Un appel d’offres multi-énergies bientôt lancé en France
« Nous le faisons parce que la Commission européenne nous l’a demandé », a expliqué Virginie Schwarz, directrice de l'énergie à la DGEC, administration dépendant du ministère de la Transition écologique et solidaire, qui s'exprimait lors des Assises de l'éolien terrestre organisées par le Syndicat des énergies renouvelables (SER).
Bruxelles souhaite en effet favoriser ce type de procédures en Europe. Le Royaume-Uni, l’Espagne ou encore les Pays-Bas ont d’ailleurs déjà adopté ces appels d’offres dits « technologiquement neutres ». L’expérimentation devrait bientôt être lancée en Allemagne.
Virginie Schwarz n’a pas précisé le volume ni le calendrier précis de cet appel d'offres, mais la Commission européenne avait validé fin septembre un régime d'aide spécifique pour un appel d'offres bi-technologique éolien et solaire, d'une capacité de 200 mégawatts. Elle précisait aussi que ce futur appel d'offres français concernerait les installations « n'excédant pas 18 mégawatts ».
La discussion est « encore en cours » avec la Commission sur le cahier des charges de cette future opération, a précisé Marion Lettry, déléguée générale adjointe du SER, chargé des filières électriques, lors d'un point presse.
Des industriels inquiets énergies renouvelables.
C'est la « meilleure solution économique (...) qui donnera les prix de soutien les plus bas, a encore rappelé Mme Schwarz jeudi, même si « ce n'est pas encore gagné » car « en face de nous il y a des gens qui défendent ardemment la solution inverse ».Ce procédé d’appel d’offres est loin de convaincre les industriels du secteur qui défendent le modèle existant. Ils craignent notamment que la mise en concurrence des énergies renouvelables entre elles pénalise leur développement.
Pour les industriels, la récente expérience espagnole devrait décourager Bruxelles d'engager l'Europe dans cette voie. Sur un appel d'offres multi-énergies de 3.000 MW, la quasi-totalité des capacités (2.979 MW) avait finalement été attribuée à l'éolien au détriment du solaire.
« C'est ce que l'on craint » en France, explique Jean-Louis Bal, président du SER, défendant aussi un « équilibre » à respecter entre des filières qui ont des caractéristiques différentes (durées de développement, procédures d'autorisation, degré de maturité, etc.).
R.C (Avec AFP)
Photo de une : ©Fotolia