Tuil'Up : une tuile écolo à base de cellulose
François Ruffenach, dirigeant de Celloz est parti d'un un constat simple : dans le secteur de la construction, trop d’énergie et de matières premières fossiles sont utilisées pour produire et transporter les matériaux. La start-up s’est rapprochée de chercheurs du LGP2 en 2016 lors d'un congrès pour mettre au point Tuil’Up, une tuile nouvelle génération respectueuse de l'environnement, alternative aux produits plastiques, métalliques ou bitumineux disponibles sur le marché.
Une tuile à base de cellulose
« L'idée de base était de proposer des éléments de toiture en cellulose moulée, fabriqués à partir de fibres 100 % recyclées », explique François Ruffenach « Celles-ci sont mises en suspension, puis mises en forme par thermopressage lors d'une étape qui élimine l'eau, un peu à l'image d'uneboîted'œufs », précise l'entrepreneur. Mais ce dernier rencontre un problème majeur : la cellulose ne résiste pas à l'eau. Il se rapproche alors de Céline Martin, maître de conférences à Grenoble INP - Pagora et chercheuse au LGP2, afin de rendre les éléments hydrophobes par différents traitements pour en faire des tuiles efficaces et résistantes.
« Nous avons développé un procédé consistant à imprégner la composition fibreuse de départ par des résines biosourcées et à recouvrir la surface du produit fini d'une fine couche de peinture », explique Céline Martin. « Au final, on obtient un matériau constitué à 92 % de matière renouvelable ». En effet, pour Tuil’Up, les matières premières utilisées - fibres de cellulose et résines végétales - sont issues de la biomasse et ne nécessitent donc pas d’extraction du sol.
Trois ans après sa création, la start-up vient tout juste de mettre les premières Tuil'Up en rayons dans certains magasins de bricolage. Cette dernière a également obtenu en janvier 2021 le label Efficient Solution de SolarImpulse, qui récompense des projets à impact positif sur l'environnement.
« Quand les objectifs de performances seront atteints, normalement d'ici mi-2022, nous pourrons espérer la certification de notre seconde génération de produits et nous attaquer au marché de la toiture pour le résidentiel et le tertiaire ! », conclut François Ruffenach.
Marie Gérald
Photo de Une : Tuil'Up