Via le Grenelle de l'environnement, le gouvernement prétend s'engager dans la lutte contre les changements climatiques. Il est pourtant sur le point d'autoriser un projet de terminal charbonnier à Cherbourg. Avec 4,5 millions de tonnes de charbon qui transiteraient chaque année par ce port dès le mois d'octobre vers les centrales anglaises, c'est l'équivalent de 10 à 11 millions de tonnes de CO2 qui seront émises dans l'atmosphère. Pour Greenpeace, ce projet est "anachronique et incohérent".

"On ne peut plus laisser passer de tels projets à l'heure où des négociations ont débuté à Bonn, en vue du Sommet de Copenhague sur le climat de la fin d'année, à l'heure où la France (...) s'affiche comme exemplaire en termes de lutte contre les changements climatiques", précise Emilie Johann, chargée de campagne climat pour Greenpeace France. Ce projet de terminal charbonnier déchaine les passions à Cherbourg et sa région. Pêcheurs, riverains et plaisanciers ont clairement exprimé leur opposition. Les élus locaux, pour leur part, avancent l'argument économique et les emplois potentiellement générés : "une cinquantaine". Pas de quoi convaincre l'opinion...

Anachronique

Pour Greenpeace, le but actuel "n'est pas de développer la filière charbon, l'énergie de la révolution industrielle, une des énergies fossiles qui nous ont conduits là où nous sommes en termes de changement climatique. Le charbon, c'est la matière première du changement climatique. Il est prouvé que des investissements massifs dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique permettraient de créer beaucoup plus d'emplois que les 50 projets charbonniers à l'étude actuellement en Europe ne créeront jamais" ajoute Emilie Johann.

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Laurent Perrin

Sortez le charbon de l'ombre !
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