Sortir du nucléaire porte plainte contre Areva
Dans un communiqué publié hier sur son site, l'organisation anti-nucléaire précise que "cette plainte a pour but de faire toute la lumière sur la gestion de crise catastrophique qui a suivi cet incident majeur. On sait que lors d'un accident nucléaire, chaque heure compte et la réaction des autorités doit être la plus rapide possible afin de protéger au mieux les citoyens". Or, bien que l'incident ait eu lieu le lundi 7 juillet à 19h00, il n'a été déclaré par la Socatri à son autorité de tutelle que le lendemain à 7h00. Et ce n'est que cinq heures plus tard que l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a engagé les procédures officielles et considéré cette pollution comme grave. "Pendant toute la matinée, la population a donc continué à utiliser une eau potentiellement contaminée", assène Maître Benoist Busson, l'avocat du réseau Sortir du nucléaire.
Pour ce dernier, l'incident du Tricastin et ceux qui ont suivi sont "révélateurs d'un mode de fonctionnement qui n'est pas celui qu'on doit attendre dans une industrie aussi dangereuse. Est-ce que Socatri-Areva a les capacités techniques pour gérer ce genre d'installations dangereuses vu la série de dysfonctionnements qu'il y a eu?", interroge-t-il, dénonçant "le retard dans l'information du public et la prise de décisions". Le réseau veut faire sanctionner les coupables et alerter l'opinion publique. Il exige que le parquet engage les mesures nécessaires pour déterminer l'impact de cette pollution sur l'environnement et les riverains. Il souhaite enfin, par sa plainte, "mettre à l'épreuve des faits le nouveau statut de l'ASN" issu de la loi relative à la "transparence et à la sécurité en matière nucléaire" du 13 juin 2006 afin de vérifier que cet organisme n'est pas "au-dessus des lois".
Laurent Perrin
Rappel des faits sur l'Espace Génie Climatique