Réseau électrique intelligent : un test unique au monde mené à Toulouse
Concrètement, le consortium réunissant dix partenaires autour d’ERDF et de l’Italien STMicroelectronics va développer une puce électronique de nouvelle génération, les équipements qui embarqueront cette puce et les logiciels qui y seront intégrés. Ce système global sera développé selon le nouveau protocole de communication CPL, ou courant porteur en ligne, qui permet de transmettre des informations numériques sur le réseau électrique.
Grâce à « Sogrid », des informations sont communiquées en temps réel à ERDF sur les nouveaux afflux de courant discontinu venant des panneaux solaires ou des éoliennes des particuliers, ou sur les pics de consommation. Cela permet ainsi d'éviter d'éventuelles pannes.
Un budget de 27 millions d'euros
« C'est une première mondiale, parce que c'est le seul démonstrateur qui définit une chaîne globale de communication entre le plus petit, c'est-à-dire chaque client, et le plus gros, soit les "postes-sources", tout au long du réseau à basse et à moyenne tension », a déclaré Gilles Capy, directeur inter-régional d'ERDF dans le Sud-Ouest.Lancé en 2013, le projet qui implique notamment les entreprises françaises Nexans, Capgemini ou Trialog, a permis de développer 5 nouveaux équipements qui ont vocation à être placés à différents endroits du réseau électrique.
Après une première phase de développement en laboratoire, ces technologies vont être testées dans 1000 foyers toulousains, urbains et ruraux, pendant 12 mois. L'Ecole d'économie de Toulouse (TSE) a conclu un partenariat pour exploiter les données récoltées et théoriser sur ces nouveaux mécanismes économiques.
« Dans le bon vieux temps, il y avait le producteur, les consommateurs. On envoyait l'électricité, c'était relativement simple », a déclaré Jean Tirole, président de l'Ecole d'économie de Toulouse (TSE) et Prix nobel d'économie. « Maintenant, ça va dans les deux sens, donc il faut beaucoup plus d'intelligence, à la fois dans le réseau et chez les consommateurs », a-t il poursuivi.
"Sogrid" (pour Sud-Ouest et "grid", réseau en anglais) dispose d'un budget de 27 millions d'euros, dont 12 millions financés par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Crédits photo : ERDF