REP : pendant que les éco-organismes se lancent, la Capeb s'inquiète
Engagements tenus pour les éco-organismes Écominéro et Valdelia. Ces derniers, en plus des éco-organismes Valobat et Écomobilier, doivent avoir collectivement contractualisé avec un certain nombre de points de collecte privés, selon la date du calendrier de la REP PMCB.
Pari tenu pour Valdelia, qui avait pour objectif d’ouvrir 150 points de collecte privés pour l’entrée en vigueur de la REP, et qui a pu en ouvrir 151. Même son de cloche pour Écominéro, qui assure d'ores et déjà 300 points de reprise pour les déchets inertes, et vise les 1 000 points de collecte d'ici le 1er juillet prochain.
Trier, recycler et valoriser les déchets de chantiers
Ces points de reprise, qui ont pour objectif de réduire les dépôts sauvages, de développer le recyclage, le réemploi et la réutilisation des déchets de la filière du bâtiment, accueillent depuis le 1er mai les artisans et entreprises du bâtiment qui souhaitent se défaire de leurs déchets, et répondant aux standards de tri prévus dans le cadre de la REP. L’objectif, tel que fixé dans le cahier des charges, est également de valoriser à 90 % les déchets inertes d'ici 2028, contre 76 % à ce jour.
Afin d'accompagner les détenteurs de déchets, Écominéro et Valdelia ont pris l’initiative de cartographier en ligne les différents sites de reprise des déchets affiliés à leur éco-organisme respectif. De quoi permettre à chacun de trouver facilement un point de reprise à proximité de son chantier.
De nombreuses inquiétudes pour la Capeb
Si les éco-organismes se réjouissent de l’entrée en vigueur de la REP, tel n'est pas le cas du côté de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB). L’organisation dénonce en effet de nombreux manquements dans la REP.
Pour la Capeb, le manque criant de points de collecte disponibles actuellement constitue le principal problème. En effet, ces derniers sont au nombre de 515 à ce jour, soit à peine 10 % des points de collecte nécessaire. Ce qui est largement insuffisant pour respecter la distance de 10 kilomètres maximum (20 km en zone rurale) entre la zone de production des déchets (chantier ou entreprise) et le point de collecte, comme le prévoit la loi.
L’une des craintes de l’organisation est également que ces premiers points de collecte soient en majorité situés en zone urbaine ou péri-urbaine, créant de fait une inégalité entre les entreprises.
Pour la Capeb, « l’inquiétude est de mise chez les entreprises artisanales du bâtiment, à qui l’on demande de se conformer à un dispositif qui n’est pas encore opérationnel, tout en payant un service qui n’est pas encore disponible ».
« Comment ce dispositif peut-il parvenir à atteindre son objectif, à savoir renforcer la collecte et la valorisation de déchets générés par la filière du bâtiment, si on ne donne pas la possibilité aux entreprises détentrices de déchets, de les apporter à proximité de leurs chantiers ? », s’inquiète la Capeb.
Enfin, un autre point inquiète l’organisme : le flou qui règne encore autour des consignes de tri. Ce dernier conditionne la reprise sans frais des déchets, il est donc primordial que les règles le régissant soient claires. Malheureusement, aucun consensus n’a pu être trouvé concernant les quantités des autres déchets acceptés dans les bennes mono-matériaux.
Jérémy Leduc
Photo de Une : Adobe Stock