Rénover l'immobilier en station de montagne : des élus interpellent le gouvernement
Réhabiliter l’immobilier de tourisme en montagne est un sujet sur lequel les élus « travaillent depuis près de 20 ans en lien avec l’État », déclarent dans un communiqué l’Association nationale des élus de la montagne (Anem), l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) et l'Association nationale des élus des territoires touristiques (Anett), qui alertent sur « l’urgence » d’engager une rénovation de ces logements.
En 2002 déjà, un rapport d’information du Sénat alertait sur le vieillissement de l’immobilier de nombreuses stations de montagne qui risquait notamment d’aboutir au développement de « friches touristiques ».
Face à l'ampleur du phénomène, les élus locaux regrettent qu’ « aucun dispositif efficace n’ait pu être mis en œuvre pour le moment malgré plusieurs expérimentations menées notamment par Atout France ».
La menace du dispositif « passoires énergétiques »
A compter de janvier 2023, certains logements très énergivores seront désormais interdits à la location. Jusque-là, cette mesure ne devait pas s’appliquer aux biens destinés à la location touristique. Or, le gouvernement d'Elisabeth Borne a annoncé son souhait de faire entrer ces locations dans le dispositif « passoires énergétiques » de la Loi climat et résilience.
Une décision qui inquiète fortement les acteurs de la montagne expliquant ainsi qu’ « une application uniforme du dispositif, en zone urbaine comme en zone touristique, aurait des conséquences particulièrement fortes pour les territoires touristiques dont la montagne ».
En effet, « la mise en place de ce dispositif retirerait de facto un nombre très important de biens du marché de la location pendant plusieurs années. Il est matériellement impossible de procéder à une rénovation d’ampleur sur une courte durée. Les territoires touristiques seront donc très fortement pénalisés par cette réduction drastique d’hébergement, avec des conséquences importantes sur l’économie, l’emploi et donc indirectement sur la population locale. »
Les associations plaident afin de procéder à cette mise aux normes des logements tout « en adaptant le dispositif au fonctionnement spécifique de ces territoires touristiques ».
Marie Gérald
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