Régionales 2021 : le climat, facteur de vote
Les élections régionales auront lieu les 20 et 27 juin prochains. A cette occasion, le Réseau Action Climat a publié un *sondage avec l’Institut Harris Interactive sur l’importance de l’écologie, du climat et de la protection de l’environnement dans les attentes des Français.
Menée du 22 au 26 avril auprès d’un échantillon de 4 008 personnes, le sondage révèle que l’enjeu climatique s’impose sur tout le territoire. La thématique se positionne 7e dans les sujets qui seront importants dans le vote, et même 6e au regard de l’intensité, note le sondage, juste derrière la sécurité (56%), la santé publique (52%), l’emploi (48%), l’économie (46%) et l’éducation/apprentissage (40%).
« On note que le climat s’impose très nettement au-delà des clivages politiques habituels et fait consensus au sein de la population », souligne Harris Interactive. 80% des Français inscrits sur les listes électorales affirment ainsi que le climat jouera un rôle important dans leur vote. Interrogés sur l’action de leur région, les Français se montrent « très partagés ». 46% indiquent que leur région en fait suffisamment, ni trop, ni pas assez pour répondre aux enjeux climatiques, et 47% indiquent « une nette marge de progression ».
Qu’attendent les Français ?
Ils sont 80% à attendre des élus qu’ils tiennent « fortement » compte de ces enjeux dans leur politique publique locale. Parmi les mesures prioritaires, celles qui permettront une transition du travail (formation aux emplois de demain, aux métiers de la transition écologique…) ou encore les actions visant à accompagner la rénovation énergétique des logements (84%) ou encore à faciliter l’accès aux transports durables (81%).
En Ile-de-France, la pollution de l’air est un sujet prioritaire pour 88% des interrogés. Pour lutter plus efficacement contre cette pollution, ils appellent à mettre en valeur les transports collectifs, et revendiquent ainsi « une meilleure accessibilité des transports en commun dans leur région », sur le plan matériel (développer l’offre, étendre l’amplitude horaire et la fréquence) et financier. Ils sont 52% à estimer que le bâtiment est « un important producteur de gaz à effet de serre », et qu'il faut rénover davantage les logements afin d’améliorer leurs performances énergétiques.
Dans les Hauts-de-France, les questions économiques et sociales sont importantes, et l’enjeu climatique vient se superposer à ces thématiques. Dans cette région, les Français estiment prioritaires le déploiement d’une offre de formation dédiée aux emplois de la transition énergétique, et l’accompagnement de la reconversion professionnelle pour les secteurs les plus polluants. 88% se déclarent favorables à ce que la région agisse pour réduire les émissions de CO2 notamment dans le secteur industriel (88%) et 82% souhaitent que soit réalisé un diagnostic de la situation des emplois par filière. Concernant la rénovation des logements, une grande majorité se déclare en situation de précarité énergétique : 56% confient avoir des difficultés à financer l’approvisionnement énergétique de leur foyer. Ils sont ainsi 82% à soutenir l’idée d’un service public personnalisé pour accompagner les ménages dans leurs travaux, et 83% à approuver les aides financières attribués aux propriétaires-bailleurs pour rénover les bâtiments publics. A noter que seuls 10% des sondés ont affirmé connaître l’organisme en charge des questions de rénovation énergétique dans la région, et moins d’1% ont été capable de citer l’organisme Haut-de-France Pass Rénovation.
En Pays de la Loire, les votants semblent satisfaits de la politique menée par leur région (53%, + 7 points par rapport à la moyenne nationale). Les thématiques principales évoquées, la sécurité, l’emploi et la santé. L’enjeu climatique trouve bien sûr sa place. Les interrogés appellent notamment à une restructuration de nombreux secteurs : ils soutiennent par exemple massivement les mesures visant à développer une agriculture durable (87%), et sont 86% à demander de limiter les élevages industriels.
Zoé Lavocat, responsable climat et territoires au Réseau Action Climat, rappelle que « le mandat régional qui s’ouvre est décisif car il s’inscrit à un moment charnière dans la lutte contre le dérèglement climatique. Les élus régionaux ont les moyens de développer les transports en commun, de soutenir une transition agroécologique et une alimentation saine, accessible et durable. Les candidats doivent prendre leurs responsabilités et se saisir de ces enjeux ».
« Les Régions sont en effet une échelle clé d’action pour lutter contre le dérèglement climatique et pour la justice sociale », conclut le Réseau Action Climat.
*Enquête menée du 22 au 26 avril auprès d’un échantillon de 4008 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus, au sein duquel ont été interrogées notamment : 1002 personnes issues de la région Ile-de-France, représentatives des habitants âgés de 18 ans et plus ;1003 personnes issues de la région Hauts-de-France, représentatives des habitants âgés de 18 ans et plus ; 1002 personnes issues de la région Pays de la Loire, représentatives des habitants âgés de 18 ans et plus ; 1001 personnes issues des autres régions françaises, représentatives des habitants âgés de 18 ans et plus. |
Rose Colombel
Photo de une : Adobe Stock