Rairies Montrieux va investir 600 000 € dans sa transition énergétique
En septembre 2020, nous nous rendions sur le site historique de Rairies Montrieux, dans le Maine-et-Loire (49). L’occasion de voir la réfection d’un des fours à bois, l’atelier des émaillés, et une mise en œuvre des produits sur un chantier d’envergure : le siège du bailleur social Podeliha à Angers.
Il y a un an et demi, l’entreprise espérait notamment dépasser le cap des 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021. C’est désormais chose faite, nous annonce Rémy Montrieux, son PDG, qui précise que l’année 2021 a permis d’atteindre 10,6 millions de CA, et enregistré +29 % par rapport à 2020.
L’activité reste également bien orientée pour 2022, avec un carnet de commandes qui dépasse les 5 millions d’euros, et une croissance estimée à 15 % pour l’année à venir.
Prochain objectif : doubler le chiffre d’affaires et atteindre les 20 millions d’euros de CA d’ici fin 2026.
« Pour parvenir aux 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, il faut augmenter la production », souligne Rémy Montrieux. Pour cela, l’entreprise prévoit notamment l’agrandissement du site et la création d’un nouveau bâtiment, qui sera recouvert à 80 % de panneaux photovoltaïques. « Le projet principal, pour fin 2023, c’est de construire un bâtiment moderne pour recevoir différents fours, qui vont optimiser le côté thermique des fabrications », précise-t-il.
Miser sur le photovoltaïque et la biomasse
En plus de ce projet-phare, le PDG précise que l’entreprise investira également 200 000 € par an dans la transition écologique durant les trois prochaines années.
« Nous avons notamment deux projets : un sur la toiture des émaillés, que nous allons rénover et sur laquelle nous allons mettre des panneaux photovoltaïques. En autre pour le four tunnel, sur lequel on envisage au mois d’août de mettre un filtre afin de bloquer les particules de fumées », détaille-t-il.
Concernant la rénovation des quatre fours à bois datant des années 1980, deux fours sont actuellement en reconstruction seront remis en état de marche au mois de juillet : « Ce qui fait qu’on aura quatre fours intermittents au bois. En sachant que le bois, c’est de la récupération de chutes de bois, donc pas d’énergie fossile. C’est de la valorisation de déchets. Et comme ce sont des déchets, le prix n’augmente pas », souligne Rémy Montrieux. Même chose pour le séchage des produits, qui se fait grâce à une chaudière biomasse alimentée avec du bois voué à l’incinération.
L'un des quatre fours à bois.
Outre la rénovation des fours à bois, l’entreprise a également acquis un nouveau four à gaz intermittent en décembre 2021.
« Il nous permet d’augmenter les quantités de m2 de plaquettes, mais aussi d’améliorer le bilan carbone avec des consommations d’énergie moindres, grâce à la modernité du produit, qui est plus informatisé et précis », précise le PDG.
Le nouveau four à gaz. Crédit photo : Nicolas Tesson
Interrogé sur les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur les prix du gaz, Rémy Montrieux explique que l’entreprise ne devrait pas être trop impactée.
« On a la chance d’avoir signé des contrats pour trois ans au moment du début du Covid, en 2020, ce qui fait que pour nous le prix du gaz est pour l’instant identique à celui de l’année dernière, et sera en baisse pour 2023 et 2024. Ce qui nous permet d’être raisonnables au niveau des hausses de tarifs. Nous les avons augmentés que de 7 %, ce qui est très bas par rapport à l’environnement général du bâtiment, où il y a des hausses plutôt de l’ordre de 15 ou 20 % », explique-t-il.
À noter que pour 2022, l’entreprise sera de retour à Batimat après 10 ans d’absence. « On l’a fait pendant 20 ans, on l’a quitté il y a 10 ans, et on revient cette année », précise Rémy Montrieux. « L’idée, c’est de pouvoir montrer nos nouveautés, et de rencontrer les prescripteurs. Notre leitmotiv autour de l’évènement, ce sera le mot "rencontres" », annonce-t-il.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Snezana Gerbault