Les microalgues : véritable « eldorado » de l’énergie
Pourquoi cultiver les microalgues ? Parce qu’elles produisent toutes sortes de molécules utiles à la société : huiles, protéines, métabolites et vitamines, elles permettront de faire demain des bio carburants, bioplastiques, fertilisants, aliments, médicaments, cosmétiques.... et même de l’eau propre. Certains y voient un véritable « eldorado » de l’énergie, note Anouk Legendre de XTU.
Objet architectural archétypal équipé de capteurs solaires biologiques, le démonstrateur AlgoNomad (à Nantes et à Saint Nazaire) a vocation à immerger le visiteur dans un futur urbain photosynthétique et biologique, où les microalgues seraient cultivées sur nos façades, où nos routes seraient faites d’algobitumes, et où le phytoplancton nettoierait nos eaux usées…
Futur improbable ? Loin de là : Algo-Nomad arbore quatre capteurs solaires biologiques (photobioréacteurs de microalgues) bien réels, ainsi que de nombreux exemples d’applications au stade de laboratoire ou d’innovations industrielles.
Tour bio2, la Défense | Biofaçade, centrale déchets | Rendu 3D, biofaçades, logements |
Les façades à microalgues, une réalité
Si les premiers projets pouvaient ressembler à un rêve futuriste, comme « X-seaty », cette ville « dé-pollueuse » qui fonctionnait à l’énergie des microalgues, aujourd’hui la réalité rattrape la fiction. Les chercheurs, les architectes et les ingénieurs se sont emparés du sujet et on peut dire maintenant que ça existe déjà. Hambourg a inauguré cet été son immeuble « BIQ », premier habitat équipé de façades mobiles à microalgues suivant une technologie conçue par ARUP, SSC et COLT.
Simultanément s’inauguraient à Nantes et à Saint Nazaire, un démonstrateur (AlgoNomad) et un banc d’essai de biofaçade (SymBIO2 -BOX) suivant la technologie élaborée par XTU / SymBIO2. L’équipe doit livrer en 2015 toute une biofaçade, grand pilote industriel, pour l’usine de Séché Environnement à Nantes.
Comment les cultive-t-on ? On les a d’abord cultivées dans des bassins à l’air libre : des cultures difficiles à contrôler car exposées aux contaminations, et aux variations climatiques. Les scientifiques ont alors inventé les « photobioréacteurs », sortes d’aquariums de culture transparents, de forme tubulaires, puis plans, pour cultiver à haut rendement.
Parce que les microalgues sont des petits êtres sensibles qui aiment vivre dans la même ambiance thermique que les humains : ni trop chaud en été, ni trop froid en hiver, elles donneront le meilleur d’elles même en étant cultivée dans les façades. De plus, en élevant les microalgues dans une double façade, on associe la culture et le bâtiment. On mutualise les moyens au bénéfice des deux : 50% de consommation d’énergie thermique en moins pour le bâtiment, 80% de consommation d’énergie thermique en moins pour les microalgues.
Prototype au pavillon de l’arsenal | Xtu, « bio2 Tower », La Défense | « Ville dépolluante et productive » |
Pendant deux mois, à partir du 7 décembre 2013, le Pavillon de l’Arsenal transforme ses espaces d’actualité en centre d’expérimentation avec le projet «Algocultures» conçu par les architectes de l’agence XTU et les ingénieurs d’AlgoSource Technologies.
Pendant toute la durée de l’exposition, les ingénieurs d’AlgoSource Technologies et les chercheurs du GEPEA (CNRS) mesureront sur le prototype les conditions de cultures (PH et températures) et analyseront les différents paramètres de la production d’algues.
Cette exposition laboratoire tient tant de l’expérience que de la pédagogie. Pour permettre à chacun de découvrir ce process, le Pavillon de l’Arsenal organise autour de l’événement des rencontres avec les architectes mais aussi l’ensemble de l’équipe de production du projet « SymBIO2 », réunissant les compétences du bâtiment, de l’algoculture et de l’industrie.
« Algocultures »
Exposition et laboratoire public d’architecture pour la construction de biofaçades
Présentés au Pavillon de l’Arsenal du 7 décembre 2013 au 9 février 2014
L.P