Les matériaux d’excavation du tunnel reliant Lyon à Turin vont être revalorisés
Les entrailles de la montagne par laquelle doit passer le tunnel ferroviaire reliant Lyon à Turin vont être valorisées. Un groupement mené par Vinci vient de remporter un contrat de 800 millions d’euros pour l’exploitation et la valorisation des matériaux d’excavation issus du chantier de cette future ligne ferroviaire. Seuls les matériaux extraits côté français sont concernés.
Ce groupement est composé d’Eurovia Alpes (filiale de Vinci Construction, mandataire), Carrières du bassin rhônalpin et Terélian (filiales de Vinci Construction), SATM et Granulats Vicat (filiales de VICAT), Spie batignolles valérian et Spie batignolles malet, ainsi que GIE GMM 73, a indiqué Vinci dans son communiqué.
Au total, ce sont 23 millions de tonnes de matériaux qui vont être extraits. Pour Vinci, ce contrat « porte sur l’industrialisation de la gestion » de ces ressources, « dans une logique d’économie circulaire avec un objectif de réutilisation de plus de 50 % de ces matériaux sur les chantiers du projet».
La somme de 800 millions d’euros du contrat attribué par le conseil d’administration de Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT) a été calculé selon plusieurs facteurs. Ce contrat paie « le fait d’extraire les matériaux, de les sortir, de les trier, de les qualifier, de les retraiter et de les rendre disponibles au ré-usage », a indiqué à l’AFP le groupe Vinci.
Le chantier de ce tunnel reliant la France à l’Italie comprendra trois sites de mise en dépôt définitif, trois stations de traitement de matériaux, huit plateformes logistiques, 15 km de convoyeurs à bande et un site complet de chargement ferroviaire, a ajouté le géant français du BTP. Le groupe ajoute également que « 78 000 heures d’insertion et de formation seront réalisées au cours des 120 mois de travaux».
Un projet mastodonte qui ne date pas d’hier et aux multiples bénéfices
L’idée de relier par liaison ferroviaire les villes de Lyon et de Turin ne date pas d’hier. Ce projet colossal, cofinancé par l’Union européenne, a en effet été lancé en 1991. La mise en service du tunnel doit quant à elle se faire en 2032, soit 41 ans après le lancement du projet.
L’intérêt d’un tel ouvrage, qui doit traverser les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et la ville de Suse en Italie, est la réduction du transport de marchandises en camion à travers les Alpes, au profit du rail. La mise en service du tunnel permettra également de diviser par deux le temps de parcours, en permettant aux passagers d'effectuer le trajet Lyon-Turin en moins de deux heures.
Le chantier se découpe en trois parties : les accès français (150 km), les accès italiens (60 km) et le tunnel de base du Mont-Cenis (57,5 km), qui deviendra alors le plus long tunnel ferroviaire au monde.
La dernière évaluation du coût total du chantier - lequel n’a cessé d’augmenter - a été effectuée en 2012 par la Cour des comptes française, qui le fixait alors à 26 milliards d’euros.
Jérémy Leduc (avec l’AFP)
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