Les Français consacrent en moyenne 20 % de leur budget aux dépenses énergétiques
La hausse continue des tarifs de l'électricité en France a ravivé les craintes des ménages quant à leurs factures d'énergie. Selon la dernière étude Qualit'EnR et OpinionWay, les Français consacrent en moyenne 20 % de leur budget aux dépenses énergétiques, une part considérable qui pèse sur leur quotidien. Une charge financière encore plus grande pour les foyers modestes, où elle peut représenter jusqu'à près de 30 % du budget familial.
52 % se montrent peu confiants en leur capacité à faire face aux prochaines évolutions de leur factures d’énergie (+7 % depuis 2023). Parmi les 25-34 ans, 26 % se disent même prêts à réduire leurs dépenses alimentaires, et 14 % à limiter leurs dépenses de santé.
Les disparités sont également visibles selon l'âge et la région de résidence, et touchent particulièrement les jeunes et les habitants de certaines zones géographiques, en particulier ceux vivant dans les Hauts-de-France.
Moins de confiance, plus d'exigence
Face à cette pression croissante, près d'un Français sur cinq déclare rencontrer des difficultés pour payer ses factures d'énergie. Ainsi, de nombreux Français se tournent vers des gestes écologiques et des travaux de rénovation énergétique pour réduire leur consommation et leurs factures.
Cependant, l'accès aux aides publiques reste un obstacle majeur, notamment en raison d'un manque d'information (73 %) et d'une certaine méfiance à l'égard de ces dispositifs (60 %), alors même que ces derniers sont jugés indispensables par une majorité de Français envisageant des travaux de rénovation. Près d'un français sur trois s'attend à obtenir une aide de l'État pour réaliser ses travaux.
Une meilleure clarté et une simplification des dispositifs d'aide sont donc essentielles pour encourager les initiatives de rénovation énergétique. « Le niveau de l'aide est important, mais la stabilité et le maintien le temps des dispositifs est tout aussi important », insiste André Joffre, président de Qualit'EnR.
La confiance envers les installateurs avait très largement progressé depuis 2012, jusqu'à atteindre l'année dernière un niveau record de 71 %. Cette année, elle chute brutalement, en reculant de 16 points par rapport à 2022. « C’est la réalité qui s'est transformée de façon très innatendue, ce qui illustre à la fois la fragilité de cette confiance. On sait que ce lien représente quelque chose de très délicat, fragile (...). C'est certainement aussi l'effet des différentes arnaques qui ont été organisées par différents professionnels », explique Frédéric Micheau, directeur général adjoint & directeur des études d’OpinionWay.
EnR : des Français unanimes
En ce qui concerne les choix énergétiques, les Français se montrent de plus en plus favorables aux énergies renouvelables (ENR). 98 % des répondants se disent favorables au développement d'au moins une EnR pour le chauffage, l'eau chaude et l'électricité. Une adhésion massive qui reflète « une prise de conscience généralisée de l'importance des solutions ENR dans l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments », commente-t-il.
Malgré cet engouement, le coût élevé de ces technologies reste un frein important pour 89 % des Français. Cette perception s'inscrit dans un contexte d'inflation et de tensions budgétaires, même si les prix de certaines EnR, comme le photovoltaïque, ont connu une baisse significative ces dernières années.
Malgré tout, le taux d'équipement en solutions d'énergie renouvelable atteint un niveau record, avec 46 % des Français équipés d'une solution d'énergie renouvelable à leur domicile, dont 29 % ont choisi le bois-énergie et 20 % la pompe à chaleur.
Marie Gérald
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