Les émissions de CO2 liées à l’énergie stagnent à nouveau en 2016
L’explication de ces bons chiffres après des années de hausse continuelles vient du succès des énergies renouvelables et du gaz naturel, ainsi qu’une efficacité énergétique supérieure aux années précédentes, et une prise de conscience globale du réchauffement climatique.
Ainsi, si les émissions sont restées stables en Europe (baisse de 10% de la demande en charbon, hausse de 8% pour le gaz), la surprise vient des USA et de la Chine, les deux plus gros pollueurs du monde.
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Souvent pointés du doigt de part leur implication dans la hausse de la pollution de ces dernières décennies, la Chine et les Etats-Unis ont été cette année les meilleurs élèves. Aux USA, les émissions de CO2 ont reculé de 3% (- 160 millions de tonnes), revenant à leur niveau de 1992, dans une économie en croissance de 1,6%. La cause : une production électrique d’origine renouvelable plus compétitive, qui a remplacé en partie le charbon, et le boom du gaz de schiste (aux effets sanitaires encore contestés). « Pour la première fois, la production d’électricité à partir de gaz naturel a dépassé celle au charbon l’an dernier aux Etats-Unis » a relevé l’AIE.En Chine, les émissions de CO2 globales se sont repliées de 1%, grâce à une baisse de la demande du charbon et la mise en place de mesures anti-pollution, le tout dans un contexte de croissance économique à 6,7%. « Deux tiers de la hausse de la demande chinoise d'électricité (+5,4%) ont été satisfaits par les énergies renouvelables, principalement hydraulique et éolienne, ainsi que par le nucléaire » a souligné l'AIE.
Ces bons résultats compensent la hausse des émissions dans le reste du monde (Afrique, Amérique du Sud et Asie). L’AIE, qui reste prudente à l’idée d’en relever une « tendance définitive », a relevé que cette stagnation des émissions s’accompagne d’une économie mondiale en croissance, montrant que les deux ne sont pas fatalement liées. Cette stagnation des émissions de CO2 liées à l’énergie reste toutefois insuffisante pour limiter le réchauffement climatique en dessous du seuil critique de 2 degrés. Mais pour la première fois, on se surprend à un peu d’optimisme.
François Tassain
Photo de une : ©Fotolia