Le ministre du Logement veut étendre les aides à la rénovation contre les canicules
La canicule exceptionnellement tardive qui touche de nombreux départements français impacte des milliers de foyers dans le pays. En raison des fortes chaleurs, certains logements se transforment en bouilloire thermique, et deviennent pratiquement invivables pour leurs occupants. Mauvaise isolation, absence de volets… Beaucoup de raisons expliquent à quel point certains logements ne sont pas adaptés aux fortes chaleurs.
Pour faire face à cette problématique, le ministre délégué chargé du Logement, Patrice Vergriete, propose d’étendre les dispositifs d’aides à la rénovation à la protection des logements face aux canicules. En effet, le confort d’été est encore très peu pris en compte dans la réglementation sur les logements, les seules normes contraignantes concernant uniquement les constructions neuves autorisées depuis janvier 2022, à travers la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020).
En France, MaPrimeRénov’ ne finance que des travaux visant à protéger davantage les logements contre le froid. Tandis que dans certaines collectivités d’Outre-Mer, l’installation de bardages ventilés, de chauffe-eau solaires ou de surtoitures peut être prise en charge. « Si on élargissait ces dispositifs ? Si on s’appuyait sur l’expérience de l’Outremer pour la généraliser à la métropole ? Moi je suis plutôt favorable à ça », a dit le ministre.
Les canicules comme celle que traverse la France vont être amenées à s’intensifier et à se multiplier avec le réchauffement climatique. Intégrer cette problématique dans l’adaptation des logements paraît alors tout à fait primordial.
Un autre gros chantier, la construction neuve
Par ailleurs, pour relancer la construction neuve, en crise depuis de nombreux mois maintenant, Patrice Vergriete a affirmé « travailler sur un dispositif qui permettra de mobiliser les investisseurs professionnels sur l’investissement locatif ».
Promoteurs et constructeurs s’inquiètent également des mesures qui résultent du CNR Logement. Le gouvernement a annoncé la suppression de la niche fiscale Pinel, ainsi que le recentrage du prêt à taux zéro (PTZ), qui favorisaient l’investissement des particuliers dans l’immobilier.
« L’investisseur particulier, quand il investit dans le logement, recherche d’abord l’avantage fiscal, et ne regarde pas forcément la qualité du logement et là où il se situe », a justifié le ministre délégué chargé du Logement, jugeant qu’aider les investisseurs professionnels serait « plus pérenne ».
Patrice Vergriete a également annoncé un décret pour mi-septembre « qui permettra à plus de communes, communes touristiques, communes aujourd’hui qui sont en réindustrialisation, de pouvoir développer davantage de logements intermédiaires », aux loyers réglementés mais plus élevés qu’en HLM.
Le groupement Actibaie réagitDans la foulée de l'annonce du ministre de s'attaquer aux problèmes liés à la chaleur dans les logements, le groupement Actibaie, syndicat professionnel du bâtiment affilié à la Fédération Française du Bâtiment (FFB), s'est félicité d'une décision aussi forte. Cette dernière va dans le sens des propositions avancées par le syndicat et par la Fondation Abbé Pierre. « Le gouvernement a bien compris l'urgence de faire face à l'intensification des vagues de chaleur, comme celle qui frappe actuellement la France. C'est un premier pas dans la bonne direction. Si le retour d'expérience est bon, il faudra également l'élargir vers d'autres dispositifs comme les Certificats d'Économie d'Énergie (CEE) et la TVA réduite », précise Hervé Lamy, délégué général au groupement Actibaie. « Nous attendons néanmoins de voir les contours du dispositif, à savoir le budget qui sera alloué à ces aides et les gestes de rénovation qui seront intégrés à MaPrimeRénov'. Nous espérons que toutes ls solutions seront considérées pour efficacement protéger les Français de la chaleur et ainsi limiter le recours croissant à la climatisation », conclut Hervé Lamy. |
Jérémy Leduc
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