Le Maroc pose le premier jalon de son parc solaire géant
Noor, « lumière » en arable, ne pouvait pas mieux caractériser le projet ambitieux imaginé par le Maroc pour doper sa production d'énergies renouvelables. Au cœur du désert marocain, cinq sites ont été présélectionnés près de Ouarzazate, Midelt, Laâyoune, Boujdour et Tata pour accueillir plus de 2 000 MW d'ici 2020.
Le complexe proche de Ouarzazate, d’une étendue de 3000 hectares et d’une capacité de 580 MW, sera constitué à terme de quatre centrales solaires multi-technologiques (CSP cylindro-parabolique, CSP tour et photovoltaïque), associées à une plateforme de recherche et développement qui s’étend sur plus de 150 hectares.
Première étape de ce projet pharaonique : l'inauguration de la centrale solaire Noor 1, en présence de dignitaires étrangers et français, dont la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.
Alimentée par de grands miroirs incurvés alignés dans le désert, cette centrale d'une puissance de 160 mégawatts permettra de produire plus de 500 mégawatts d'énergie photovoltaïque à Ouarzazate en 2018 et de fournir de l'électricité à un million de foyers.
Remplir et dépasser les objectifs de la COP21
En outre, elle « devrait permettre une économie annuelle des émissions de gaz à effet de serre équivalent à 3,7 millions de tonnes de CO2 à cet horizon », a souligné la ministre de l'Ecologie qualifiant par cette occasion le Maroc de « précurseur dans le développement industriel des énergies renouvelables à grande échelle ».
Lancée en 2013, la construction de la centrale a coûté plus de 600 millions d'euros, financés par un partenariat public-privé impliquant entre autres la Banque africaine de développement, l'Agence marocaine pour l'énergie solaire, l'Union européenne et des opérateurs privés.
« La mission de la France est de faire en sorte que les objectifs communs fixés lors de la COP21 soit remplis et même dépassés », a ajouté Ségolène Royal, souhaitant « mettre à profit l’expérience des entreprises françaises pour le déploiement des énergies renouvelables et locales au Maroc, non seulement solaires, mais aussi hydroélectriques et éoliennes ».
Le Maroc doit par ailleurs accueillir la Conférence de Marrakech (COP22) en décembre 2016.
C.T
© Noor / Masen (Moroccan Agency for Solar Energy)