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Le débat sur l'environnement reporté

Publié le 20 octobre 2008

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L'UE a reporté le débat sur l'environnement au mois de décembre mais reste fidèle à ses objectifs fondamentaux de réduction des émissions malgré la crise financière. Cela irrite surtout la Pologne et l'Italie qui ont répété que la protection de l'environnement ne devait pas accabler l'industrie. La presse européenne est divisée quant aux progrès réels apportés par le sommet de l'UE et sur la marche à suivre désormais.
Le débat sur l'environnement reporté  - Batiweb
Berlingske Tidende (Danemark)

Le quotidien de Copenhague Berlingske Tidende se montre soulagé de voir que les objectifs climatiques n'ont pas été abandonnés en raison de la crise financière lors du sommet de l'UE : "Il est réjouissant que la France, l'Allemagne et la Grande Bretagne aient au dernier moment fait cause commune avec le Danemark, et que les objectifs ambitieux aient été maintenus. Si ces objectifs avaient été abandonnés en raison de la crise financière, les pays de l'UE auraient clairement indiqué qu'ils ne pensaient pas à long terme mais à court terme. Si nécessaire, on peut comprendre les besoins des pays pauvres de l'Est, mais pas la résistance de l'Italie. Les problèmes de l'Italie ne sont pas différents de ceux des autres pays riches."

The Independent (Royaume-Uni)

Le quotidien libéral The Independent critique la demande de certains Etats de l'UE d'assouplir le cahier des charges relatif à la protection de l'environnement : "La crédibilité de l'Union européenne en tant que puissance économique sérieuse a été rétablie cette semaine grâce à une série de man?uvres coordonnées pour sauver le secteur bancaire du continent. Il appartient maintenant à l'UE de garder sa crédibilité en tant qu'acteur sérieux dans la lutte mondiale contre les risques du changement climatique. ... Le meilleur argument pour le maintien [des objectifs de protection de l'environnement], c'est que l'Europe a un intérêt direct à long terme dans l'atténuation du changement climatique. Comme le rapport innovateur [du conseiller en économie] Sir Nicholas Stern l'a clairement montré il y a deux ans, les coûts de l'action sont clairement compensés par rapport à ce que représenteraient les coûts de l'inaction. La tempête financière et la récession imminente ne changent rien à ce calcul fondamental. ... Cette crise ne doit pas nous faire battre en retraite dans la lutte contre le changement climatique."

De Volkskrant (Pays-Bas)

Alors que l'UE apparaît désormais unie dans sa gestion de la crise du crédit, elle fait du surplace en matière de protection de l'environnement, écrit le quotidien De Volkskrant : "La crise économique qui succède à la crise financière a fait perdre la tête aux Etats membres de l'Union. Des pays d'Europe de l'Est comme la Pologne, mais aussi l'Italie et l'Allemagne, n'ont pas intérêt à accabler leurs industries stagnantes en adoptant des réglementations sur les émissions de CO2. Celles-ci coûtent de l'argent, ce qui complique la concurrence avec les pays non-européens. Et cela coûte des emplois. ... Au cours des dernières années, l'Europe a exercé une forte pression sur les Etats-Unis et la Chine pour qu'ils visent les mêmes objectifs environnementaux. Les revirements de certains Etats membres mine la demande pressante adressée aux voisins. ... Le pas en avant de l'UE dans le domaine financier est effectué avec une jambe boiteuse."

La Repubblica (Italie)

Le quotidien progressiste de gauche La Repubblica estime que l'UE ne devrait pas hésiter en matière de protection de l'environnement. "Dans un an a lieu le sommet mondial pour l'environnement de Copenhague, lors duquel les directives de l'après Kyoto doivent être définies. L'Europe qui malgré l'opposition des Etats-Unis était parvenue à mobiliser le reste du monde pour parvenir à une diminution des émissions de gaz à effet de serre, ne doit pas abandonner ce rôle moteur. Elle doit se présenter à Copenhague avec des lettres de créance lui permettant de contraindre les géants industriels que sont les Etats-Unis, la Chine et l'Inde à protéger l'environnement. ? L'Italie, la Pologne et les pays de l'ex-bloc soviétique, aux structures industrielles dépassées, ont formé un bloc pour empêcher un accord en décembre. ? Le sommet d'hier a montré que l'Europe était divisée entre pays progressistes et pays réactionnaires dans les domaines de l'énergie et de l'écologie ? une division qui ne concerne pas seulement le secteur économique mais aussi la vision politique. L'Italie s'est rangée sans hésitation, et avec une fierté incompréhensible, du côté des seconds."

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