La filière gaz présente ses propositions pour le prochain quinquennat
Peuvent notamment être cités l’expérimentation E+C-, le Crédit d’impôt transition énergétique, les Certificats d’économie d’énergie, l’éco-prêt à taux zéro… Des initiatives qui posent également d’autres objectifs relatifs au développement des énergies renouvelables ou à la rénovation des bâtiments.
Dans ce contexte, l’association Coénove qui réunit les acteurs majeurs de la filière gaz (énergéticiens, industriels et professionnels) formule ses cinq propositions pour le prochain quinquennat. L’organisme estime en effet qu’il est « indispensable » de réfléchir à la contribution du gaz, notamment dans le secteur du bâtiment.
« A l’horizon 2050, le gaz renouvelable représentera plus de 50% du gaz consommé en France : il est indispensable que les mesures prises pendant le prochain quinquennat se situe dans cette trajectoire et mettent cette filière en devenir sur de bons rails », indique un communiqué.
Le gaz renouvelable, élément clé de la transition énergétique
Coénove propose de préserver « un mix énergétique diversifié, complémentaire, de plus en plus décarboné », assurant la sécurité d’approvisionnement du pays « à tout moment » en s’appuyant sur le nucléaire, les énergies renouvelables et le gaz. Il s’agit de tirer « le meilleur parti » de chacune des énergies afin de faire face aux différentes demandes et multiples usages.L’association préconise par ailleurs de revoir les politiques tarifaires et l’accès au réseau : il faut favoriser la production locale d’énergie et son utilisation au plus près des ressources et des besoins dans une logique d’économie circulaire.
En deuxième lieu, l’organisme prône le lancement d’une stratégie nationale de gaz renouvelable (SNGR). « Via la méthanisation, la gazéification de la biomasse ou encore le power-to-gas, le gaz va progressivement passer au vert sous diverses formes : biogaz, biométhane, hydrogène mais également méthane de synthèse », précise le communiqué.
La SNGR est donc nécessaire afin de « créer une trajectoire et de baliser un chemin concernant la formation, les possibilités d’investissement, la fiscalité, les règlementations ».
Des solutions durables pour le bâtiment
Concernant le bâtiment, Coénove préconise de « donner une trajectoire ambitieuse à la rénovation du parc existant ».« La modernisation des systèmes de chauffage, accompagnée de travaux d’isolation et de la généralisation des chaudières haute performance, est un premier pas pour atteindre ces objectifs ».
L’association recommande ainsi d’anticiper la future réglementation thermique notamment en matière d’isolation, de prolonger la durée des dispositifs CITE, Eco-PTZ, TVA à taux réduit, etc., de garder un dispositif de CEE incitatif, de favoriser les bouquets de travaux qui s’inscrivent dans la trajectoire de la rénovation Bâtiments Basse Consommation, et de réglementer la mise en vente et la location des passoires thermiques.
Pour les bâtiments neufs, il s’agit de prendre le temps nécessaire pour une expérimentation réussie du label E+C- et de caler la future réglementation dans le neuf dans un souci de soutenabilité économique, technique et de maintien des équilibres introduits par la RT 2012, cohérents avec la nécessité d’un mix complémentaire et tenant compte de la décarbonisation progressive des énergies concernées.
Innovation et territoires
La 4e proposition de l’association Coénove concerne l’innovation. Il est nécessaire d’aider au développement de produits de chauffage et de production d’eau chaude innovants, et à la généralisation de la gestion active de l’énergie. Pour ce faire, il est indispensable de stabiliser la règlementation pour permettre aux industriels d’avoir de la visibilité et d’investir pleinement dans la R&D, de promouvoir la connectivité des équipements, d’intégrer la pile à combustible comme solution de production décentralisée d’électricité efficace et d’avenir, de favoriser les solutions intégrant la récupération d’énergie fatales apportées au bâtiment et d’aller vers l’entretien annuel de l’ensemble des équipements de chauffage.Enfin, l’association estime qu’il faut s’appuyer davantage sur les territoires qui ont un « rôle majeur à jouer ». « Il faut valoriser leur exemplarité et pousser les initiatives locales » et soutenir le partage d’expérience entre collectivités et leur montée en compétences en structurant par exemple une offre de MOOC sur les aspects énergétiques.
R.C
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