La FFB redoute « une fin programmée » des chaudières gaz
Dans son plan de transition énergétique, le gouvernement français porte les énergies renouvelables dans son coeur, mais a les énergies fossiles dans le collimateur.
Certes, le président de la République Emmanuel Macron a récemment exclu l’interdiction de chaudières gaz neuves dans l’ancien.
Il n’empêche que l’équipement est progressivement évincé du chantier de la rénovation énergétique. En témoigne son exclusion des travaux éligibles à MaPrimeRénov’, mais aussi aux primes CEE, dès le 1er janvier 2024.
« Pire : un amendement gouvernemental au projet de loi de finance serait en préparation pour exclure les chaudières gaz du champ de la TVA à 5,5 % et les soumettre au taux de 20 %. Leur éligibilité à l’éco-PTZ se trouverait également menacée », note la fédération française du bâtiment (FFB), dans un communiqué ce lundi 9 octobre.
« Aucune alternative n’est possible »
« Supprimer toute forme d’aide financière pour cet équipement revient à détruire le pouvoir d’achat des ménages et à freiner l’atteinte de nos objectifs climatiques par pur dogmatisme, alors même que le gaz a clairement été favorisé il y a quelques années dans le neuf avec la RT2012 et que son verdissement est en marche avec le gaz vert produit en France », alerte la FFB.
D’autant que le remplacement d’un ancien système par une chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE) permet des gains énergétiques et une réduction des émissions de gaz à effet de serre moyens d’environ 30 %, souligne la fédération. De plus, « aucune alternative n’est possible », dans certains territoires, en particulier « les logements en milieu rural, en zone de haute altitude ».
« La transition écologique est trop importante pour être pilotée à grands coups de volant », défend Olivier Salleron, président de la FFB. « On ne peut pas, sans danger pour les entreprises et l’emploi, bloquer brutalement aujourd’hui ce qu’on incitait à faire hier. Seule une politique à long terme permettra à l’industrie et aux entreprises d’effectuer les investissements humains et financiers nécessaires », abonde-t-il.
Les tensions autour de cette interdiction ne sont pas sans rappeler celles autour de l’inclusion du gaz et du nucléaire dans le label vert, qui définit, à l’échelle européenne, les types de projets éligibles à des financements accompagner la transition écologique. Le gaz est en effet identifié comme tel, étant une ressource nécessaire en complément des EnR.
Ce débat semble s’animer à l’échelle française, à l’heure où le soutien massif à la pompe à chaleur (PAC) se prononce, ne serait-ce que dans le cadre des aides à la rénovation énergétique.
Virginie Kroun
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