La banque mondiale demande plus d’efforts pour l'accès à l'électricité et les énergies renouvelables
Le rapport, dont c’est la troisième édition, mesure les avancées sur la période 2012-2014 pour les trois objectifs : assurer un accès universel à l’électricité et à des combustibles propres pour la cuisson des aliments, multiplier par deux le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique et doubler la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique mondial d’ici 2030. Il s'appuie sur les chiffres officiels fournis par les pays et propose une analyse harmonisée à l’échelle régionale et mondiale
Rachel Kyte, représentante spéciale auprès du secrétaire général de l’ONU pour l’action sur l’énergie pour tous, a affirmé que « si nous voulons concrétiser la promesse d’un accès à une énergie propre, fiable et d’un coût abordable pour tous, il faut agir et, pour agir, il faut un leadership politique ».
« Ces nouvelles données tirent la sonnette d’alarme pour que les dirigeants mondiaux prennent de toute urgence des mesures plus ciblées sur les trois objectifs poursuivis : l’accès à l’énergie et à des combustibles propres pour la cuisson des aliments, l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables. Les progrès accomplis — nombre des technologies dont nous avons besoin sont aujourd’hui disponibles, et les feuilles de route de plus en plus claires — restent insuffisants. Nous nous sommes tous engagés à agir, et chaque jour de retard accroît les difficultés et les coûts », a-t-elle ajouté.
Aux yeux de Riccardo Puliti, directeur du département énergie à la Banque mondiale,« il faut accroître les investissements, s’engager politiquement et avoir la volonté d’adopter les nouvelles technologies à une plus grande échelle ».
« Le Global Tracking Framework montre qu’il est urgent d’accélérer les interventions qui déboucheront sur une énergie durable pour tous. L’AIE est fière de participer, une nouvelle fois, à cette publication phare, qui souligne la nécessité d’une transition mondiale vers une énergie propre et moderne, afin de garantir à chacun un avenir prospère et productif », renchérit Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.
Des progrès au ralenti
L'accroissement du nombre de personnes ayant accès de l'électricité, en hausse continuelle, a ralenti ces dernières années. Malgré les progrès jugés « encourageants » de plusieurs pays, comme l'Afghanistan, le Cambodge, le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda, pour atteindre l’objectif initial, il faudrait multiplier les investissements actuels par cinq. Un effort nécessaire, la Banque Mondiale affirmant que les pays jouant le jeu observeront des améliorations dans l’éducation, la santé, l’emploi et la croissance économique.Le rapport estime que la situation des pays très peuplés et dont la population a peu accès à l’électricité, tels que l’Angola et la République démocratique du Congo, où le taux d’électrification est en recul, est particulièrement préoccupante.
En termes d'énergie renouvelable, les investissements au niveau mondial devraient être multipliés par deux ou trois pour atteindre les objectifs mondiaux fixés pour 2030. Même si la production d’énergie renouvelable progresse rapidement, le rapport pointe son manque d’utilisation. L’éolien et le solaire ne représentent que 4% de la consommation d’énergie mondiale.
À compter de 2018, le rapport sera produit chaque année au lieu de tous les deux ans. De quoi mesurer avec plus de précision les progrès effectués par les pays.
F.T (Avec AFP)
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