L’habitat collectif s’équipe en toilettes sèches
Des toilettes sèches dans les refuges Après son retour dans les habitations individuelles, la solution des toilettes sèches fait aujourd'hui doucement son apparition dans les lieux de vie collectifs. Pour exemple, la société Ecosphère, présente sur ce marché depuis maintenant 20 ans, a mis en place ce système écologique de lombricompstage dans plusieurs sites isolés. Premiers d'entre eux, les refuges en montagne, mais aussi les aires d'autoroutes ou les parcs. Autre avancée en ce domaine, la sélection, en novembre 2011, de la méthode de toilettes sèches pour la construction d'un bâtiment en R+3 du Village Vertical de Villeurbanne, marquant ainsi une nouvelle étape dans l'emploi de ce procédé. Entre design et technologie : rendre le précédé plus attractif Pour Emmanuel Morin, de la société Ecodomeo, détentrice d'un brevet pour une nouvelle technique comprenant un tapis compact placé dans le siège, « faire le choix de cette solution dans les constructions collectives, demeure aujourd'hui encore très marginal, en France comme dans le reste de l'Europe. » Même les personnes les plus proches des idées de développement durable et de raréfaction de l'eau, n'ont pas encore franchi le cap en mettant de côté un confort désormais bien implanté dans les foyers. L'idée première est celle de la cabane dans le jardin, comme il y a seulement encore quelques décennies. Emmanuel Marin poursuit : « Pour permettre à ce procédé de se développer, nous œuvrons désormais pour lui offrir un design plus actuel et une technologie de pointe ». Depuis 2005, ces nouveaux WC (pour en savoir plus, consultez notre publication sur les toilettes sèches) enregistrent cependant une croissance constante. Une avancée qui a vu l'apparition de nombreux nouveaux prestataires. Pour Emmanuel Morin : « Les entreprises concurrentes sont de plus en plus nombreuses, s'installant sur ce qui était il y a encore peu une véritable niche. » La réglementation pour les toilettes sèches Les toilettes dites sèches, considérées comme étant des lieux d'aisance n'utilisant pas d'eau de dilution ou de transport, bénéficient d'une dérogation dans le droit français. Ainsi, elles peuvent être installées sous la condition de n'entraîner aucune nuisance alentour, ni s'accompagner de rejet liquide hors du terrain d'installation. Par extension, elles ne doivent pas non plus être sources de pollution des eaux, que ce soit en superficie ou de façon souterraine. La loi impose à ces appareils d'être équipés d'une cuve étanche pour recevoir les fèces ou les urines, impliquant d'être vidée souvent, et d'être dotés d'une aire étanche protégée des mauvaises conditions météo tout en étant fabriquée de manière à supprimer tout écoulement. De même, les produits liés à l'emploi de toilettes sèches sont à utiliser sur le terrain. Deux textes de lois publiés à la fin de l'année 2009 (notamment celui en date du 7 septembre, section 5) donnent une valeur légale aux toilettes dites sèches. Les premières opérations d'industrialisation viennent également d'être franchies. Reste désormais à persuader les lobbies du commerce de l'eau, les bureaux d'ingénierie et les constructeurs des atouts du cette solution écologique pour la voir se développer. D'après ETI Construction - Les toilettes sèches et l'habitat collectif |