Filière bois : L'enveloppe du plan de relance portée à 300 millions d'euros
Il y a dix jours, la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon lançait un appel à projets pour les systèmes constructifs bois dans le cadre du Forum Bois Construction. Cet appel à projets s'incrivant dans un contexte plus large de soutien du gouvernement pour inciter la filière bois à s'industrialiser et à devenir plus indépendante et compétitive.
100 millions d'euros supplémentaires pour soutenir la filière
Ce samedi 24 juillet, le Premier ministre Jean Castex en personne annonçait un nouveau coup de pouce pour la filière, avec 100 millions d'euros supplémentaires pour l'aider à répondre aux besoins du secteur de la construction, qui devraient encore s'accroître avec l'entrée en vigueur de la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) à compter du 1er janvier prochain. Le Premier ministre a notamment souligné que la filière aurait son rôle à jouer pour « bâtir la France de 2030 ».
Le plan de relance prévoyait déjà 200 millions d'euros pour la filière, dont 150 millions pour le reboisement, avec l'objectif de planter 50 millions d'arbres d'ici fin 2022, et 50 millions d'euros pour moderniser le secteur.
« Ces financements additionnels ne font sens que si on arrive à faire en sorte qu'ils ne soient pas cloisonnés entre l'amont et l'aval », a réagi Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, qui a également a salué des moyens supplémentaires « très importants ».
Marché européen : Jean Castex demande des mesures de sauvegarde
Depuis plusieurs mois, le marché international fait face à des problèmes d'approvisionnement et à des hausses de prix. Ainsi, la Russie a pour sa part décidé de suspendre ses exportations de bois.
Pour protéger la filière européenne, le gouvernement français a de son côté saisi la Commission européenne pour qu'elle prenne « des mesures de sauvegarde (…) de façon à éviter le pillage des ressources forestières ».
Le gouvernement a également demandé à l'Office National des Forêts (ONF) de développer au maximum des contrats d'approvisionnement avec des scieries françaises. Il craint notamment que le bois français ne soit vendu aux enchères et exposé à l'action de traders exportant hors d'Europe.
Jean Castex a précisé que des « mesures conservatoires » pourraient être prises si l'Union européenne ne réagissait pas avant le 1er janvier.
Claire Lemonnier
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