Feuille de route énergétique : la SNBC et la PPE officiellement adoptées
Présentée en novembre 2018, la stratégie française pour l’énergie et le climat a depuis été ajustée après de nombreuses consultations, et a notamment pris en compte les dispositions de la loi Énergie-Climat. Cette stratégie nationale comprend à la fois la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) et la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).
Objectif neutralité carbone d’ici 2050
La SNBC a pour objectif que la France atteigne la neutralité carbone d’ici 2050. Elle vise à mettre en œuvre la transition vers une économie bas carbone dans tous les secteurs, que ce soit les transports, l’industrie, l’agriculture ou le BTP.
D’ici 2050, elle ambitionne ainsi de réduire de 81 % les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’industrie par rapport à 2015, de 66 % les émissions de GES dans le secteur des déchets, et de 46 % dans l’agriculture. Elle prévoit également zéro émission pour les transports (hors transport aérien domestique), pour la production d’énergie et pour le BTP.
Pour cela, l’État compte sur le développement des énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien, biomasse, géothermie, biogaz etc.), de l’hydrogène, du biosourcé, des puits de carbone, des process bas carbone, ou encore de l’économie circulaire.
Réduire le nucléaire et développer les énergies renouvelables
La PPE fixe quant à elle la stratégie énergétique de la France pour les 10 prochaines années. Le texte paru ce jeudi 23 avril au Journal Officiel prévoit notamment de réduire de 40 % la consommation d’énergies fossiles d’ici 2030, de porter la part des énergies renouvelables à 33 % d’ici 2030, et de ramener la part du nucléaire à 50 % d’ici 2035 (contre plus de 70 % aujourd’hui).
Le gouvernement confirme ainsi l’objectif de fermer les dernières centrales à charbon d’ici fin 2022 et 14 réacteurs nucléaires d’ici 2035, dont les deux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), qui doivent s’arrêter cette année. Un premier a déjà été arrêté en février 2020, et le second devrait l’être le 30 juin.
Pour parvenir aux objectifs fixés, la PPE prévoit également la rénovation de 500 000 logements par an, le remplacement d’un million de chaudières au fioul d’ici 2023, le raccordement des logements à des réseaux de chaleur et de froid, ou encore le développement des énergies renouvelables et de l’autoconsommation.
« Nous publions aujourd’hui des textes écologiques structurants, qui impliquent la décarbonation de tous les secteurs d’activités et qui incarnent notre volonté intacte de poursuivre la transition écologique de notre pays. Les transformations engagées depuis le début du quinquennat pour réduire globalement nos émissions de gaz à effet de serre dans les transports, comme dans l’industrie, l’énergie ou encore les déchets sont aujourd’hui pleinement confirmées. C’est une bonne nouvelle pour la planète et pour les générations futures », a réagit Elisabeth Borne, ministre de la Transition Écologique et Solidaire.
Jean-Louis Bal, président du Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), s’est également réjouit de cette nouvelle. « Nous devons tous être très attentifs aux moyens mis en œuvre pour atteindre, dans les délais, les objectifs fixés », a t-il toutefois ajouté.
Si ces textes ont été publiés, le ministère de la Transition Transition Écologique et Solidaire précise qu’ils pourront encore être modifiés et compléter pour « intégrer des éléments prévus par des instances telles que la Commission européenne, qui travaille sur le rehaussement des objectifs européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030, ou la Convention Citoyenne pour le Climat, qui n’a pas rendu ses conclusions finales du fait des mesures de confinement ».
C.L.
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