Et si les infrarouges émis par la terre étaient la nouvelle source d'énergie renouvelable ? Des chercheurs américains, de l’école d’ingénierie et des sciences appliquées de Harvard (SEAS), viennent de présenter un nouveau dispositif, ressemblant à nos panneaux photovoltaïques classiques. À la différence que leurs panneaux « solaires » fonctionneraient la nuit !

Au lieu de produire de l'électrique en captant la lumière visible, comme c'est le cas sur les installations actuelles, l'énergie électrique proviendrait de la libération de la lumière infrarouge, captée grâce à des diodes.

« Le soleil produit de l'énergie donc les panneaux photovoltaïques ont leur utilité, mais la collecte de l'énergie n'est pas aussi simple que ça. Capter l'énergie en provenance de la lumière infrarouge est encore moins évident », explique Steven J. Byrnes, l'un des trois auteurs principaux de l'étude sur ce nouveau dispositif.

Pas de coût d'installation supplémentaire

Ce système, qui n'en est qu'au stade de l'expérimentation, pourrait « être combiné à une cellule solaire classique, afin d'obtenir une puissance supplémentaire la nuit, sans augmenter le coût de l'installation », ajoute-t-il.

La prochaine étape consisterait à concevoir de nouveaux types de diodes infrarouges pour augmenter la tension sur les circuits. L'équipe compte notamment sur les avancées récentes en matière de nanotechnologie pour rendre les diodes infrarouges plus performantes.

« Maintenant que nous comprenons les contraintes et les spécifications, nous sommes dans de bonnes dispositions pour travailler sur la conception d'une solution », explique Steven J. Byrnes.

Cependant, « connaitre la quantité d'énergie générée par ce procédé n'est pas évident. On ne sait même pas encore si c'est digne d'intérêt, jusqu'à ce qu'on s'asseye et qu'on fasse les calculs », admet son collègue Federico Capasso.

Selon les premiers éléments, la puissance générée serait modeste mais réelle. Elle pourrait surtout ouvrir la voie à une nouvelle génération de panneaux photovoltaïques et redonner du souffle à un secteur de plus en plus en proie aux difficultés.

Claire Thibault
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