Éolien flottant : deux appels à projets lancés en Méditerranée
La guerre entre la Russie et l’Ukraine remet en question la dépendance des pays européens aux énergies fossiles comme le gaz, dont les prix flambent actuellement. Les énergies renouvelables reviennent ainsi au centre des propositions des candidats à l'élection présidentielle.
Couvrir 10 % de la consommation électrique en PACA et Occitanie
C’est dans ce contexte que le Premier ministre Jean Castex et la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili ont annoncé ce lundi le lancement de deux appels d’offre pour la construction de deux parcs éoliens flottants en Méditerranée, à une vingtaine de kilomètres au large de Fos-sur-Mer (13) et de Port-la-Nouvelle (11).
Dans le détail, chaque projet comprendra dans un premier temps une vingtaine d’éoliennes, mais leur nombre pourra ensuite être augmenté pour atteindre jusqu’à 750 mégawatts (MW).
Ces appels d’offres seront attribués en 2023 pour une mise en service en 2030. À terme, l’objectif est de couvrir 10 % de la consommation d’électricité des régions Provence Alpes-Côte d’Azur et Occitanie.
Il s’agit des premiers projets qui concernent la Méditerranée, alors que sept autres sont déjà prévus dans la Mer du Nord et l’Atlantique. Un premier parc éolien flottant devrait d’ailleurs être mis en service à Saint-Nazaire d’ici fin 2022.
Faire de l’éolien en mer la deuxième source d’électricité en France
Pour rappel, le dernier rapport de l’électricité renouvelable en 2021 montrait que la France avait dépassé le record de l’année précédente, atteignant 58,7 gigawatts (GW) au 30 septembre, mais que l’hexagone devait aller contre plus vite pour atteindre les objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).
La France accuse notamment un certain retard dans l’éolien en mer. Emmanuel Macron a ainsi annoncé l’objectif de construire 50 parcs éoliens d’ici 2050, soit l’équivalent de 40 gigawatts (GW), devant permettre de répondre à 20 % des besoins français en électricité.
Pour parvenir à cet objectif, le gouvernement a également annoncé lundi l’attribution de 2 GW de projets par an à partir de 2024. À terme, l’éolien offshore deviendra ainsi « la deuxième source d’électricité en France, après le nucléaire », a précisé Jean Castex.
Pour concevoir les flotteurs des éoliennes et structurer la filière française, deux appels à manifestation d’intérêt (AMI), dotés de 300 millions d’euros, seront lancés auprès des ports et industriels d’ici la fin du mois.
Un manque d'études préalables ?
Des associations de défense de l’environnement ont réagi mardi à cette annonce, regrettant le manque d’études préalables et les risques pour la faune marine. « Nous ne sommes pas opposés aux projets d'éoliennes en mer, mais les études préalables sont faibles ou pas réalisées », a estimé Serge Briez, président de l'association Les Peuples de la Mer, qui craint notamment des conséquences sur les cétacés, les poissons et les oiseaux marins. |
Claire Lemonnier (avec AFP)
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