Énergies renouvelables VS nucléaire : Bruno Le Maire tente de rassurer
À l’issue des annonces concernant le dernier remaniement, des associations écologistes se sont inquiétées de la suppression du ministère dédié à la transition énergétique, jusqu’ici chapeauté par la ministre Agnès Pannier-Runacher.
Dans le nouveau gouvernement Attal, c’est Bruno Le Maire, toujours à son poste de ministre de l’Économie et des Finances, qui récupère cette double casquette.
Des associations écologistes inquiètes
La semaine dernière, plusieurs associations écologistes telles que le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), France Renouvelables, le Réseau Action Climat (RAC), ou encore WWF France, ont trouvé inquiétant que la transition énergétique soit rattachée à Bercy plutôt qu’au ministère de la Transition écologique.
« C’est un recul de 15 ans », a regretté WWF France. « C’est casser une organisation qui datait de 2007 », depuis le Grenelle de l’Environnement, a de son côté déploré Anne Bringault, directrice des programmes au Réseau Action Climat (RAC).
Pour France Renouvelables et le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), la suppression d’un ministère de plein exercice pour la transition énergétique est également « un très mauvais signal », après la récente crise énergétique, notamment liée à la guerre en Ukraine.
Pour rappel, il y a quelques jours, le SER se plaignait également que le récent projet de loi relatif à la souveraineté énergétique « fasse l’impasse sur le rôle central des énergies renouvelables », au profit du nucléaire.
C’est dans ce contexte tendu que Bruno Le Maire a voulu rassurer le secteur des énergies renouvelables, lors de sa visite de la centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord. Cette dernière, qui abrite six réacteurs doit en accueillir deux nouveaux d’ici 2038-2039, dans le cadre du programme de relance de l’atome, porté par Emmanuel Macron.
« Il faut réaliser six EPR », prévus pour les premiers d'ici 2035, « le plus gros défi industriel de notre temps pour la France », a précisé Bruno Le Maire.
« Couper court aux polémiques »
Et d’ajouter : « Je veux couper court aux polémiques vaines et inutiles que notre pays adore : ce n'est pas parce qu'on défend le nucléaire, que j'ai toujours défendu, que je ne suis pas résolument engagé pour la réalisation de nos programmes en matière d'énergies renouvelables. Bien entendu que je crois aux énergies renouvelables, que je considère que les champs d'éoliennes offshore, les panneaux photovoltaïques, tout ce qui doit permettre de diversifier notre approvisionnement d'électricité décarbonée est le bienvenu et bénéficiera de mon soutien », a-t-il affirmé. « Ce n'est pas parce que l'Énergie est à Bercy que nous allons reculer sur la transition climatique », a-t-il insisté.
Pour rassurer les associations écologistes, le ministre de l’Économie a assuré qu’il travaillerait avec Roland Lescure, ministre délégué à l'Industrie sortant, sur le sujet énergétique, et « en parfaite intelligence » avec Christophe Béchu, toujours ministre de la Transition écologique.
Claire Lemonnier (avec AFP)
Photo de une : Adobe Stock