Energies renouvelables : le gouvernement réaffirme ses objectifs
Selon le dernier bilan d'Observ'ER, le développement des énergies renouvelables aurait stagné cette année, et pas seulement en raison de la crise.
Alors que la France prévoit 40 % d'électricité d'origine renouvelable en 2030, les énergies renouvelables auraient permis de couvrir 27 % des besoins entre octobre 2019 et septembre 2020. Observ'ER souligne toutefois que les demandes ont été moins importantes cette année, que ce soit au niveau industriel ou des consommations individuelles, en raison de températures plutôt clémentes l'hiver dernier.
Concernant l'éolien, le baromètre s'inquiète d'un « décrochage » qui aboutirait à 31 GW, au lieu des 33 à 34 GW prévus d'ici 2028 dans le cadre de la feuille de route énergétique de la France. Dans ce rapport, le président d'Observ'ER regrette également la montée des contestations vis à vis l'éolien et des contradictions au sein des pouvoirs publics, s'inquiétant d'une situation qui pourrait devenir identique pour le photovoltaïque.
Bientôt des objectifs par région ?
Pour parvenir aux objectifs fixés dans la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), le gouvernement a réaffirmé son ambition de développer des projets dans les énergies renouvelables en ce début d'année 2021. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a notamment annoncé jeudi 14 janvier à l'Assemblée nationale qu'elle demanderait aux préfets de régions de recenser des lieux propices au déploiement de l'éolien terrestre.
« Il faut améliorer la planification » et « que chaque territoire prenne sa part », a-t-elle souligné. Pour cela, la ministre a indiqué que des objectifs de déploiement des énergies renouvelables seraient fixés par régions dans le projet de loi Climat, « en fonction des potentiels et spécificités des régions ».
Pour rappel, l'éolien est de plus en plus contesté, que ce soit pour des raisons esthétiques, mais aussi de santé, pour les personnes et animaux vivant à proximité de ce type d'infrastructures.
Le gouvernement mise sur l'éolien flottant
Concernant l'éolien en mer, le ministère de la Transition écologique souhaite voir se développer des projets d'éolien flottant, moins impactant pour les fonds marins, et permettant une implantation quelle que soit la profondeur, donc plus loin des côtes. La ministre a d'ailleurs annoncé qu'une zone d'implantation serait bientôt choisie au sud de la Bretagne pour l'installation d'un parc éolien flottant.
« Je choisirai la zone d'implantation après la remise du rapport de la Commission du débat public prévue fin février, et il s'agira du premier parc commercial d'éoliennes flottantes en Europe », a-t-elle précisé.
Et d'ajouter : « En Méditerranée, le débat public devrait commencer au premier semestre et la localisation de deux futurs parcs d'éoliennes flottantes pourrait avoir lieu d'ici la fin 2021 ».
Côté éolien « offshore », c'est-à-dire posé sur le plancher marin, sept projets ont déjà été attribués mais certains sont en attente depuis parfois près de 10 ans en raison de difficultés réglementaires ou de recours juridiques. Le prochain projet à se concrétiser devrait être le parc éolien prévu au large de Saint-Nazaire, dont le montage devrait démarrer l'année prochaine. Un huitième projet est également en préparation au large du Cotentin. Après une mise en concurrence, il devrait être attribué en 2022.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock