Énergies renouvelables : l’année 2022 devrait être un bon cru
En 2021, 295 gigawatts (GW) d’énergies renouvelables supplémentaires ont été raccordés à travers le monde. Pour 2022, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) prévoit un nouveau record, estimé à 320 GW supplémentaires, soit l’équivalent des besoins électriques de l’Allemagne.
Vers une forte croissance du solaire
Dans le détail, le solaire photovoltaïque devrait être à 60 % à l’origine de cette croissance. Côté éolien terrestre, les installations devraient quant à elles retrouver leur niveau, après avoir chuté de 32 % en 2021. Pour l’éolien offshore, l’agence anticipe un rebond de 80 % par rapport à 2020, mais toujours -40 % par rapport à 2021. Sur ce segment de l’éolien en mer, l’AIE estime que la Chine devrait dépasser pour la première fois l’Europe, et devenir la première région du monde en termes de capacités d’ici fin 2022.
Toutes EnR confondues, l’AIE prévoit une forte croissance en Chine, en Europe, en Inde et en Amérique latine – grâce à un soutien public important – mais un ralentissement aux États-Unis.
Les EnR pour sortir de la dépendance au gaz russe
Au sein de l’Union européenne, l’agence souligne le rebond de 30 % des énergies renouvelables en 2021, atteignant un total de 36 GW, soit un nouveau record après 35 GW enregistrés il y a dix ans.
À l’échelle de la France, le dernier panorama de l’électricité renouvelable datant de décembre faisait état de 58 GW d’énergies renouvelables. Ces dernières ayant permis de couvrir 26,6 % de la consommation électrique française.
Selon l’AIE, les projets à venir en 2022 et 2023 pourraient aider les pays européens à développer leur indépendance face au gaz russe, à condition qu’ils mettent parallèlement en place des politiques de rénovation énergétique des bâtiments afin de réduire leurs besoins en chauffage notamment.
Un soutien public nécessaire pour éviter un ralentissement
Après 2022, l’AIE anticipe en revanche un ralentissement du déploiement des énergies renouvelables « en l’absence de mesures plus soutenues » dans les six mois, en raison d’un déclin de 40 % de l’hydroélectricité, et ce malgré le développement important du solaire.
« Accélérer la délivrance des permis et fournir des incitations adaptées au déploiement des énergies renouvelables sont parmi les principales actions dont disposent aujourd'hui les gouvernements pour s'attaquer au défi de la sécurité énergétique et des marchés tout en préservant les objectifs climatiques », estime ainsi Fatih Birol, directeur de l'AIE.
Claire Lemonnier (avec AFP)
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