Énergies renouvelables et COP 21 : Ségolène Royal en mission en Afrique
Égypte, Éthiopie, Côte d'Ivoire, Guinée et Sénégal... font partie de la tournée engagée cette semaine par la ministre française de l'Environnement et présidente de la COP 21. Ségolène Royal devrait rencontrer au fil de son parcours les plus hautes autorités et se rendra sur plusieurs sites de développement d'énergies renouvelables.
L'objectif affiché est de « faire avancer les projets d’accès aux énergies renouvelables et mobiliser sur l’accord de Paris pour le climat ».
Ce mardi, Ségolène Royal rencontrait au Caire le président égyptien Fatah al-Sissi, le ministre de l'Environnement Khalid ElFahmy et le ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry.
« L'Afrique est l'un des continents les plus impactés par le réchauffement climatique et le moins responsable, celui qui utilise le moins des énergies fossiles, et par conséquent, si la communauté mondiale qui s'est engagée sur cet accord de Paris doit passer des paroles aux actes c'est bien sur le continent africain que nous devons le faire », a indiqué Mme Royal à des journalistes, à l'issue de sa rencontre avec le président Abdel Fattah al-Sissi.
Deux milliards pour l'Afrique
En Afrique, 600 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité, soir près de la moitié de la population, et 80 % en milieu rural. « L'accès à l’énergie est un enjeu de développement, de politique sanitaire, un enjeu climatique aussi : l’utilisation du bois ou du charbon de bois accélère la déforestation », rappelle la ministre dans un communiqué.
Lors de la COP21, les chefs d’État africains se sont engagés à augmenter la capacité installée du continent en énergies renouvelables de 10 GW d’ici 2020 et de 300 GW d’ici 2030.
« Il y a dix milliards de dollars qui ont été promis pour l'électrification de l'Afrique, la France en met deux, donc il y a aussi une très forte attente à l'égard de la France », a déclaré Mme Royal, lors de son déplacement. « Il y a un grand projet de centrale photovoltaïque ici en Egypte (…) c'est typiquement ce type de projet qui doit pouvoir trouver des financements », a précisé la ministre, soulignant qu'elle s'était « engagée à regarder de très près ce projet ».
D'autre part, la ministre était en déplacement pour faire avancer le projet de Grande muraille verte, une vaste zone de verdure d’Est en Ouest du continent qui vise à freiner la désertification et permettre aux populations locales d’enrichir le sol, conserver l’eau et mieux vivre tout en reconstituant un puits de carbone.Long entretien avec le Président Al-Sissi d'Egypte sur l'initiative africaine d'énergies renouvelables #COP21pic.twitter.com/Z5ZsRpoxU7
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 24 Février 2016
Vers l'Ethiopie et au-delà...
Enfin, Ségolène Royal devait mobiliser les autorités au plus haut niveau, pour la cérémonie de signature le 22 avril, organisée par Ban-Ki moon. « Cet événement sera l’occasion d’une mobilisation renouvelée pour la cause climatique et permettra de faire le point sur les actions concrètes décidées à Paris, sans attendre l’entrée en vigueur de l’accord », rappelle la ministre dans un communiqué.
« Le président a confirmé qu'il serait présent le 22 avril à New York et ça c'est très important parce qu'il peut entraîner d'autre chefs d'Etat et de gouvernement aussi à venir », a souligné Mme Royal, qui assure la présidence de la COP21 jusqu'en novembre.
Pour rappel, l'Egypte préside le Comité des chefs d'Etat africains pour le changement climatique et joue à ce titre un rôle clé dans l'Initiative sur les énergies renouvelables en Afrique.
Prochaine escale pour Ségolène Royal, Addis Abeba en Ethiopie pour rencontrer Haile Mariam Dessalegn, Premier ministre. Le pays, le deuxième le plus peuplé du continent et « durement affecté par la sécheresse », mise énormément sur les énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermie, hydraulique). Il a construit le plus grand parc éolien d’Afrique subsaharienne, à Mekele, d'une capacité de 120 MW.
C.T (avec AFP)
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