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En France, le refroidissement adiabatique a encore du chemin à faire… (Seeley International)

Publié le 18 mai 2022

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Technique ancestrale réputée, le rafraîchissement adiabatique n’a cessé d’évoluer grâce à l’innovation. En témoigne l’offre de la marque Seeley International, qui note un succès particulier de l’adiabatique en France, mais dans les bâtiments non-résidentiels. Quelle raisons et axes de déploiement cache cette situation de marché ? Éclairage avec Xavier Delaigue, directeur commercial EMEA de Seeley International.
En France, le refroidissement adiabatique a encore du chemin à faire… (Seeley International) - Batiweb

En 2022, Seeley International célèbre ses 50 ans. 50 ans d’activité spécialisée dans la climatisation et la ventilation, dont une part est consacrée au réchauffement adiabatique. Au retour des beaux jours, le fabricant n’a pas manqué de défendre cette solution, tant pour le confort d’été, l’efficacité énergétique, que la qualité de l’air intérieur

Pour rappel, l’ancienne technique de refroidissement adiabatique est assez simple : on prend un drap mouillé, afin de rafraîchir l’air par évaporation. Un moyen de rafraîchissement somme toute assez simple, et particulièrement adaptée en climat sec. 

L’innovation pour améliorer une technique de rafraichissement ancestrale

 

Ce mode de ventilation et de climatisation a bien évolué depuis et se divise en deux types. D’un côté le refroidissement adiabatique direct, où l’air pulsé est rafraîchi par humidification de l'air neuf. De l’autre, le refroidissement adiabatique indirect permet à l’air pulsé d’être rafraîchi.

Du direct à l’indirect, la capacité d’absorption de l’eau du média ou de l’échangeur, - nécessaire pour l’évaporation -, entre la quantité déjà contenue et le reste 100 % à récupérer, varie. « Sur cette capacité d’être à 100 %, c’est-à-dire la saturation d’humidité, nous on est à peu près à 92 %, en adiabatique direct. En adiabatique indirect, on va pouvoir aller jusqu’à 136 % (…) C’est-à-dire qu’on va pouvoir refroidir l’air à peu près de 40 % de plus que ce qu’on peut faire en adiabatique direct. Donc, on refroidit beaucoup plus, et on n’a pas rajouté d’humide », nous détaille Xavier Delaigue, le directeur commercial EMEA de Seeley International.

Le groupe développe de plus en plus son offre sur ces deux segments du refroidissement adiabatique. Son équipe R&D de 50 personnes porte notamment l’innovation de ses différents systèmes. Et Xavier Delaigue reconnaît les résultats, se remémorant de ce linge mouillé qui évapore l’air naturel ou d’un ventilateur, avec « des performances très réduites », ou bien ces « assemblages de ventilateurs et filtres imbibés d’eau », installés il y a encore 15-20 ans.

Seeley International en est « aujourd’hui à des performances qui sont vraiment optimisées (…) », assure son directeur commercial EMEA. Il évoque en particulier le média en cellulose qui équipe ses systèmes, avec un essaim particulier, doté d’un écart de 4 mm entre chaque feuille, contre les 8 mm classiques. « Ce qui veut dire que sur une dimension donnée, on augmente de 20 % les chances possibles », résume l’intéressé. 

« Et puis après, il y a les performances énergétiques. C’est-à-dire qu’on a des moteurs à haut rendement, on joue sur la vitesse d’air. On a des automates qui sont placés pour programmer la demande de refroidissement. Donc on va permettre une température et également un niveau d’hygrométrie maximum, qu’on ne souhaite pas dépasser. Cet automate est relié à une sonde déportée, qui est dans l’ambiance et va permettre de piloter l’appareil », abonde-t-il.


Encore des points de popularité à gagner dans le résidentiel français 

 

En France, les systèmes de refroidissement adiabatique fabriqués par Seeley International ont davantage de succès dans les bâtiments tertiaires et industriels. Pour ce qui est du résidentiel, la marque a tout un marché à conquérir. 

Pourtant dans d’autres pays, comme l’Australie ou l’Arabie Saoudite, connus pour leur climat aride, les systèmes de refroidissement adiabatique fonctionnent bien. En France métropolitaine, les solutions ont également toute leur place selon Xavier Delaigue, car le climat y est tempéré, avec certaines zones certes plus ou moins humides, comme plus ou moins chaudes.

Climate Wizard, système de refroidissement adiabatique - Crédit photo : Seeley International
Climate Wizard, système de refroidissement adiabatique - Crédit photo : Seeley International

« Par contre, dans les DOM-TOM, la situation est complètement différente. Vous avez des températures qui ne sont pas forcément aussi élevées, mais qui sont chaudes, avec un taux d’humidité très important tout l’année. Et comme c’est très humide, vous n’avez pas la possibilité d’absorber davantage d’eau, donc vous ne pouvez pas évaporer beaucoup, donc pas beaucoup refroidir », ajoute-t-il.

Mais les critères de déploiement des installations adiabatiques en France ne sont pas uniquement d’ordre climatique. Les facteur économiques et industriels ont beaucoup à jouer également.

« Une des raisons pour lesquelles en France, elles ne sont pas beaucoup plus diffusées c’est qu’on a déjà des acteurs en air conditionné qui sont de très grands groupes, qui ont des moyens marketing et de lobbying très importants. (…) » développe le directeur commercial EMEA de la marque. Seeley International, de son côté, « est une grosse PME, on est 600 personnes, on fait autour de 300 millions de dollars de chiffres d’affaires, mais en face de nous, en air conditionné, ce sont des groupes beaucoup plus puissants ».

Autre raison : « Tout le monde veut bien penser à l’environnement, mais pense surtout à son porte-monnaie. Et jusqu’à présent, le prix de l’énergie en France fait que l’air conditionné ne nous coute pas si cher que ça finalement », poursuit-il. 

De quoi justifier le succès de la pompe à chaleur en France, qui présente, selon Xavier Delaigue, l’avantage de combiner à la fois refroidissement et chauffage, et donc permet d’économiser de l’espace dans le logement. Cependant, la flambée des prix de l’énergie, aggravée par la guerre en Ukraine, vient bouger les lignes, pour potentiellement détourner le résidentiel de ces solutions électriques. 

Sans compter les réglementations comme la RE2020 pour la construction neuve, qui peut être une voie d’ascension pour l’adiabatique en France. Pour preuve, Xavier Delaigue nous confie qu’à l’échelle de Seeley International, de plus en plus de bureaux d’études recommandent l’adiabatique comme moyen de refroidissement. 

Mais les installateurs jouent-ils également ce rôle de prescripteur ? Seeley International entend bien les impliquer dans ce sens. « On a des actions auprès d’installateurs et bureaux d’études, et derrière on propose des formations, des webinaires pour les former et leur faire découvrir ce qu’on est capable de faire et les accompagner », nous confie Xavier Delaigue.
 

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Seeley International
 

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