Edycem veut démocratiser l’accès aux bétons à empreinte carbone réduite
Après avoir lancé sa nouvelle gamme de bétons à empreinte carbone réduite « Vitaliss » en 2021, Edycem annonce un tournant, en structurant sa stratégie autour de la démocratisation de l’accès aux bétons à faible empreinte carbone. L’idée étant de répondre aux nouvelles attentes du marché avec la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), et plus largement aux objectifs de réduction des émissions de CO2.
Le « Vitascore » pour noter les bétons
Pour faciliter cette démocratisation, Edycem a développé un scoring, nommé le « Vitascore », sur le modèle du « nutriscore », notant tous ses produits de E à A+.
Le Vitascore d'Edycem
« En 2021, nous avons commencé à déployer la gamme de bétons à empreinte carbone réduite « Vitaliss », et petit à petit, nous évoluons vers un scoring complet de l’ensemble de nos bétons et chapes. On rentre plus dans une démarche globale, une stratégie de diminution de notre empreinte carbone », explique Olivier Collin, directeur général d’Edycem.
Commercialiser 90 % de bétons à empreinte carbone réduite d’ici 2030
L’objectif d’Edycem : parvenir à 90 % de bétons à empreinte carbone réduite d’ici 2030, contre 35 % actuellement. Parmi ces 90 %, le spécialiste souhaite commercialiser 40 % de bétons A ou A+ - ces derniers présentant au minimum 51 % d’émissions de CO2 en moins qu’un béton classique.
Dans le cadre de cette démarche, Edycem annonce que son béton à empreinte carbone réduite Vitaliss scoré C - présentant une réduction de 20 à 30 % de l’empreinte carbone - sera désormais distribué au même prix qu’un béton standard scoré D.
« La décision que nous avons prise chez Edycem, c’est d’adapter progressivement, sur l’ensemble de notre dispositif, la formulation des bétons courants les plus vendus pour qu’ils atteignent le score C. Nous voulons permettre à tous nos clients d’accéder à des bétons à empreinte carbone réduite, en faisant du Vitaliss C le béton standard. En termes de positionnement prix, nous avons fait le choix de le positionner au même prix que le béton standard scoré D », précise-t-il.
Accélérer dans l’économie circulaire et l’intégration de granulats recyclés
Par ailleurs, soucieux de développer l’économie circulaire, Edycem annonce avoir racheté une plateforme de recyclage et revalorisation de 13 hectares de terrain, située à Mérignac (33). Cette dernière recueille les inertes issus des chantiers de déconstruction de la région bordelaise, afin de les trier et de les revaloriser sous différentes formes : remblai, terre végétale, et même granulats destinés à la production de granulats recyclés dans les centrales Edycem. À terme, l’objectif étant de généraliser l’emploi des granulats recyclés dans les bétons.
Côté Responsabilité Élargie du Producteur (REP) pour les produits et matériaux du bâtiment et de la construction (PMCB), Edycem se dit prêt, avec un service informatique opérationnel pour la partie facturation. Si le groupe aurait pu commencer dès le 1er janvier 2023, Olivier Collin reconnaît que le délai supplémentaire de 4 mois pour le paiement des éco-contributions est bienvenu dans le contexte inflationniste, alors que le prix des constructions a augmenté d’en moyenne 30 % en 2022.
« Nos systèmes informatiques aujourd’hui sont prêts pour faire apparaître cette nouvelle ligne correspondant à la mise en place de la REP Bâtiment. On aurait pu démarrer sans problème au 1er janvier. Cependant, vis-à-vis de nos clients, cela venait s’ajouter à une inflation sur les prix des matières premières, donc je pense que ça n’est pas plus mal que cela se décale, parce que cela risquait de créer des confusions entre l’inflation d’un côté et la réglementation de l’autre », estime Olivier Collin.
Dressant un point de conjoncture plus général, le directeur général d’Edycem a décrit l’année 2022 comme « mouvementée », en raison d’une inflation importante sur les prix des matières premières. Malgré ces conditions difficiles, le chiffre d’affaires d’Edycem affiche une croissance de +2 % par rapport à 2021 à périmètre constant, pour un total de 140 millions de CA à périmètre courant.
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Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Olivier Collin, directeur général d’Edycem