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Confort d’été : des projets lancés par le CSTB

Publié le 24 juin 2024

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Le confort d’été dans les bâtiments est une notion amenée à devenir de plus en plus importante dans les années à venir avec le réchauffement climatique. Déjà introduite par la RE2020, elle continue d’être étudiée par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), à travers des projets déployés dans le neuf comme l’existant. Exemple avec le projet Renoptim, et l’étude sur un bâtiment démonstrateur menée avec Soprema.
Confort d’été : des projets lancés par le CSTB - Batiweb

L’été, en période de canicule, les températures peuvent devenir inconfortables, voire insupportables, dans certains logements. 

Les vagues de chaleur de l’été 2022 ont ainsi causé 7 000 décès selon Santé Publique France.

Alors comment construire des bâtiments plus adaptés au réchauffement climatique ? Quelles solutions pour rénover l’existant ?

 

De l’importance de la conception bioclimatique

 

À l’échelle de la construction, la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) a rebattu les cartes, avec l’introduction de la notion de confort d’été, la mesure du degré/heure, et des exigences qui devraient aller encore plus loin avec Cap 2030.

Nombre d’architectes et de constructeurs s’appuient aujourd’hui sur les bases de la conception bioclimatique, certainement vouée à se démocratiser dans un contexte de réchauffement climatique.

Le principe : réfléchir à l’orientation d’un bâtiment et aux ouvertures, choisir une bonne isolation, faire en sorte d’avoir des pièces traversantes pour favoriser la ventilation naturelle, installer des brise-soleil, ou encore miser sur la végétalisation pour rafraîchir l’air.

Autant de solutions qui permettent de limiter le recours à la climatisation, très consommatrice d’énergie, émettrice de CO2, et rejetant de la chaleur, ce qui aggrave le phénomène d’îlots de chaleur urbains dans les villes.

Or, l’ADEME prévoit qu’en 2050, un logement français sur deux devrait être équipé d’une climatisation.

 

Rénover et adapter les logements existants au réchauffement climatique

 

Au sein du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), de nombreux projets ont été lancés pour étudier et améliorer le confort d’été dans les bâtiments neufs comme existants.

C’est le cas du projet Renoptim, issu du programme PROFEEL, et mené en partenariat avec l’Union Sociale pour l’Habitat (USH). D’une durée de 4 ans, ce programme, qui a commencé en 2022, vise à accompagner les bailleurs sociaux pour la rénovation de leur parc, et les inciter à donner des conseils à leurs locataires en période de fortes chaleurs.

La priorité : identifier les logements les plus vulnérables face à ce phénomène pour les rénover et trouver des solutions visant à améliorer le confort d’été.

« Le projet Renoptim recouvre plusieurs actions, dont la mise à disposition des bailleurs d’informations sur les solutions technologiques performantes à mettre en œuvre lors d’une rénovation. Celles-ci concernent les modes constructifs, des équipements de ventilation ou de climatisation (brise-soleil, persiennes, ventilateurs de plafond, systèmes de rafraîchissement) ou des solutions végétalisées », explique Charles Pelé, adjoint au chef de la division simulation et accompagnement pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.

 

Des expérimentations pour améliorer le confort d’été

 

En partenariat avec le groupe Soprema (spécialiste de l’isolation), le CSTB a également mené un projet de bâtiment de bureaux démonstrateur sans climatisation.

Pour ce bâtiment, situé à Saint-Julien-du-Sault (Bourgogne-Franche-Comté), des solutions Soprema ont été mises en œuvre, telles qu’une isolation et un bardage en laine de bois et en polyuréthane, et des toitures végétalisées et cool roof. Des brise-soleil ont également été installés sur toutes les fenêtres.

Entre le 31 juillet et le 10 octobre 2023, une étude a été menée auprès de 10 collaborateurs pour recueillir leur perception du confort thermique, alors que deux vagues de chaleur et sept jours avec des températures supérieures à 30°C ont été enregistrés.

Des capteurs environnementaux (température, hygrométrie, rayonnement) et corporels (température de peau, rythme cardiaque) ont également été posés pour compléter les données issues d’un questionnaire quotidien, rempli trois fois par jour.

Il ressort de cette enquête que les personnes interrogées n’ont eu ni chaud ni froid dans 58 % des cas, 19 % ont eu légèrement froid, et 17 % légèrement chaud. Le bâtiment a été jugé confortable par 73 %, et la température « acceptable » ou « tout à fait acceptable » dans 97 % des réponses.

Dans le détail, la température moyenne à l’intérieur des bureaux était de 23,3°C lorsque la personne déclarait qu’elle était confortable. Elle était de 24,6°C lorsqu’elle était jugée légèrement inconfortable, de 26,8°C lorsqu’elle était inconfortable, et de 28,8°C lorsqu’elle était très inconfortable.

La complexité réside dans la subjectivité de la sensation de confort ou d’inconfort thermique. Ainsi, une personne jeune et en bonne santé ne ressentira pas de la même façon les effets de la chaleur qu’une personne plus âgée et vulnérable.

« Ce qu'il faut retenir, c'est que la température de peau est un bon indicateur physiologique de la sensation thermique perçue», résume Gwénaëlle Haese, ingénieure recherche et expertise analyse sensorielle et mesures physiologiques au CSTB. « L'indicateur réglementaire degré/heure, basé sur la mesure, reflète plus la satisfaction et l'acceptabilité des usagers du bâtiment que le confort et la sensation thermique », précise-t-elle.

Pour rappel, la mesure du degré/heure (DH), introduite par la RE2020, calcule le nombre d’heures durant lesquelles la température de confort (26°C la nuit et 28°C en journée) est dépassée à l’intérieur d’un bâtiment. Pour que le confort d’été soit assuré, le DH doit être inférieur à 350. Au-delà de 1 250, le bâtiment est jugé non réglementaire au sens de la RE2020.

 

> Consulter le dossier spécial Confort d'été

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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