Changement climatique : l'Île-de-France mal préparée ?

Alors que les vagues de chaleur et les inondations deviennent plus fréquentes, l'Île-de-France peine à intégrer l'adaptation au changement climatique dans ses politiques publiques.
Selon une étude récente de l’Institut Paris Région (IPR), seules 18 % des mesures des plans de transition écologique en 2021 étaient dédiées à cette problématique.
Un retard qui s’explique par plusieurs facteurs, notamment la difficulté d’évaluer la vulnérabilité du territoire et la tendance des collectivités à privilégier la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Une approche encore trop cloisonnée
L’étude de l’IPR souligne le manque de transversalité dans les politiques d’adaptation, notamment car les collectivités travaillent souvent en silo.
En particulier, la rénovation énergétique des bâtiments qui intègre encore peu l'adaptation aux vagues de chaleur et le confort d'été, pourtant cruciaux face au réchauffement climatique.
Les mesures mises en place restent majoritairement d’ordre réglementaire ou politique. Trois quarts des initiatives recensées concernent l’intégration du climat dans les plans locaux d’urbanisme (PLU) ou l’adoption de règles d’aménagement durable.
À cela s’ajoutent 11 % de « solutions fondées sur la nature » (comme la végétalisation), 3 % d’actions dites « grises » (liées aux infrastructures et à la construction), et 10 % combinant ces approches.
Un retard en voie de réduction ?
L’étude s’appuie sur l’analyse de 25 plans de transition datant de fin 2021, période qui marquait un bilan intermédiaire des « plans climat-air-énergie territoriaux » (PCAET) adoptés en 2018. À cette date, seules 42 % des collectivités franciliennes concernées s’étaient dotées d’un PCAET.
Toutefois, la situation s’est améliorée : en octobre 2024, 72 % des intercommunalités disposaient d’un plan en cours de déploiement. Un signe encouragent, même si comme le rappelle Sandra Garrigou, chargée de projets Plans climat et adaptation à l’IPR, « les collectivités doivent encore s’organiser pour mieux s’emparer de cette thématique ».
Face à ces défis, le gouvernement a annoncé la semaine dernière le doublement de l’enveloppe destinée aux intercommunalités pour financer leurs projets de transition énergétique et d’adaptation au changement climatique, portant cette aide à 200 millions d’euros en 2025.
Par ailleurs, un troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) a été lancé début mars, avec une cinquantaine de mesures mises en oeuvre à l’échelle locale.
Marie Gérald (Avec AFP)
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