57 millions de dollars pour booster l'énergie propre dans le monde
L'ADFD s'était déjà engagé à fournir, en partenariat avec l'Irena, des prêts à taux avantageux d'un montant total de 350 millions de dollars sur sept ans pour financer des projets d'énergie renouvelable dans les pays en développement.
Ces 57 millions de dollars constituent la deuxième vague des prêts qui permettront de financer des projets dans le domaine de « l'énergie solaire, hydraulique, hybride (éolienne et solaire) et géothermique ». L'Equateur, le Mali, la Mauritanie, les îles Samoa et le Sierra Leone ont bénéficié de tels prêts par le passé.
La baisse du pétrole, un frein pour les énergies propres ?
La veille, des participants à l'assemblée générale de l'Irena avait manifesté leur crainte face à l'effondrement des prix du pétrole qui pourrait avoir un impact négatif sur le développement des énergies propres. La surproduction mondiale combinée à l'atonie de la demande dans un contexte de crise économique ont, entre autres facteurs, fait perdre au cours de l'or noir plus de la moitié de sa valeur depuis le mois de juin.
Selon le représentant koweïtien à la réunion de l'Irena, « la chute des prix du pétrole dans les années 80 avait été la principale cause de l'abandon de nombreux projets d'énergie renouvelable ». La baisse actuelle pose donc un « problème majeur », a ajouté Salem al-Hajraf. Ces craintes s'inscrivent dans un contexte de hausse des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables. Ils ont atteint 264 milliards de dollars (228,2 mds d'euros) en 2014, soit une augmentation de 50 milliards par rapport à l'année précédente, selon le directeur général de l'Irena, Adnan Amin.
Pour le vice-ministre italien du Développement économique, Claudio Vincenti, l'effondrement des cours pourrait « changer la donne » et modifier « l'équilibre » entre les sources de production d'énergie, notamment parce que la hausse des prix du pétrole avait contribué dans le passé à une augmentation des investissements dans les énergies propres.
La chute des prix du brut, un risque et une chance pour S. Royal
Interrogée sur les conséquences de la baisse des prix du pétrole sur les énergies renouvelables, Ségolène Royal a quant à elle estimé lundi que la chute des prix du pétrole représente un risque pour les efforts mondiaux visant à doper la production d'énergies renouvelables et abaisser les émissions de carbone, mais peut-être aussi une opportunité. « Il y a un vrai risque, un risque de nouvelle orientation de la consommation vers l'énergie fossile, celle-là même qui provoque le réchauffement climatique », a-t-elle en marge du sommet avant de nuancer ses propos. Mais « c'est un défi qui n'est pas insurmontable.»
« Il faut prendre les décisions à la fois réglementaires, fiscales et stratégiques pour qu'au contraire, cette baisse (des prix du pétrole), qui donne finalement une bouffée d'oxygène aux entreprises et aux particuliers en termes de récupération de pouvoir d'achat ou de baisse de la facture énergétique extérieure, puisse servir de nouvelle marge de manœuvre pour investir dans les énergies renouvelables et dans les économies d'énergie », a-t-elle poursuivi.
Une semaine dédiée au développement durable
Les énergies renouvelables sont indispensables pour atteindre les objectifs mondiaux de réduction des émissions de CO2. En décembre prochain, 195 pays se réuniront à Paris pour décider d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), pour éviter que la hausse de la température de la planète n'atteigne des niveaux dangereux.
La réunion se déroulait dans le cadre d'une semaine consacrée au développement durable à Abou Dhabi, où aura également lieu jusqu'au 24 janvier un sommet de l'énergie auquel le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi prendra part, ainsi qu'un sommet international de l'eau, où la ministre française de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal sera présente.
Abou Dhabi est le plus riche des sept émirats de la fédération des Emirats arabes unis, un des voisins arabes de l'Iran, qui s'inquiètent depuis des années que le programme nucléaire de Téhéran ne comporte également un volet militaire.
A. LG (avec AFP)
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