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Tsunami: où en est l'aide de la France à l'Indonésie ?

Publié le 23 juin 2005

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JAKARTA, 22 juin 2005 (AFP) - Une vingtaine d'ONG françaises sont à pied d'oeuvre en Indonésie, six mois après le tsunami. Grâce à ce réseau le gouvernement français affirme avoir pu financer des projets à impact rapide, avant même le début de la reconstruction lourde.
Tandis que l'Etat indonésien en est encore à voter son budget d'aide et que dans la province martyre d'Aceh les victimes dénoncent la bureaucratie à Jakarta, Paris "a une action de décaissement rapide", a expliqué mercredi à l'AFP l'ambassadeur de France Renaud Vignal. La France a déjà des réalisations concrètes à montrer: réhabilitation de lycées, assainissement d'eau, construction de bateaux et de maisons, reconstitution du réseau radio FM de la côte ouest d'Aceh, assistance médicale et psychosociale.

La majorité de l'aide reste cependant d'origine privée: les Français ont versé 250 millions d'euros aux ONG, dont plus de 100 millions à la Croix-rouge française. Parmi ces organisations, souvent concentrées dans la région de Meulaboh, on peut citer Acted, Action contre la Faim (ACF), Enfants réfugiés du monde, Médecins du Monde (MDM), Première urgence, le Secours populaire, Solidarités.

Ce dispositif a offert des possibilités d'affectation des dons publics français: à ce jour environ 11 millions d'euros ont été consacrés aux programmes en cours. L'aide publique française est relativement modeste comparée à d'autres voisins européens. Mais, en s'inscrivant dans la post-urgence, après le départ des secouristes et militaires et avant l'intervention des bailleurs internationaux et multilatéraux, elle est sans doute plus lisible.

D'autres pays ont en effet choisi de canaliser leurs dons à travers un vaste fonds fiduciaire de 500 millions de dollars, administré par la Banque mondiale. Cet argent servira aux gros programmes d'infrastructures, les plus longs et les plus chers. Mais la visibilité sur le terrain interviendra "au mieux en juin-juillet 2006", selon M. Vignal.

A l'opposé certains projets français "à impact rapide" sont déjà achevés:
ainsi l'unique quotidien d'Aceh, dont le siège a été détruit par le tsunami du 26 décembre, reçoit depuis fin avril à titre d'assistance le service texte et photo de l'Agence France-Presse (AFP).

Les projets locaux privilégiés par la France permettent selon ses représentants de limiter les intermédiaires et les éventuels détournements, véritables fléaux en Indonésie.

"Jusqu'à présent nous n'avons eu aucune information ni même aucune impression liée à une corruption" concernant l'aide française, a affirmé Gilles Garachon, conseiller de coopération de l'ambassade de France. Les opérations d'aide menées depuis six mois par les Français n'ont pas non plus souffert du conflit séparatiste déchirant la province d'Aceh et aucun incident notable n'a été rapporté selon l'ambassadeur.

Une bonne partie de l'aide publique française n'a pas encore été dépensée:
Paris participe à hauteur de 34 millions d'euros aux 200 millions d'euros offerts par l'Union européenne, une somme pas encore disponible. La France a aussi proposé des prêts à taux privilégiés d'un montant de 150 millions d'euros.

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