Tsunami: où en est l'aide de la France à l'Indonésie ?
La majorité de l'aide reste cependant d'origine privée: les Français ont versé 250 millions d'euros aux ONG, dont plus de 100 millions à la Croix-rouge française. Parmi ces organisations, souvent concentrées dans la région de Meulaboh, on peut citer Acted, Action contre la Faim (ACF), Enfants réfugiés du monde, Médecins du Monde (MDM), Première urgence, le Secours populaire, Solidarités.
Ce dispositif a offert des possibilités d'affectation des dons publics français: à ce jour environ 11 millions d'euros ont été consacrés aux programmes en cours. L'aide publique française est relativement modeste comparée à d'autres voisins européens. Mais, en s'inscrivant dans la post-urgence, après le départ des secouristes et militaires et avant l'intervention des bailleurs internationaux et multilatéraux, elle est sans doute plus lisible.
D'autres pays ont en effet choisi de canaliser leurs dons à travers un vaste fonds fiduciaire de 500 millions de dollars, administré par la Banque mondiale. Cet argent servira aux gros programmes d'infrastructures, les plus longs et les plus chers. Mais la visibilité sur le terrain interviendra "au mieux en juin-juillet 2006", selon M. Vignal.
A l'opposé certains projets français "à impact rapide" sont déjà achevés:
ainsi l'unique quotidien d'Aceh, dont le siège a été détruit par le tsunami du
26 décembre, reçoit depuis fin avril à titre d'assistance le service texte et photo de l'Agence France-Presse (AFP).
Les projets locaux privilégiés par la France permettent selon ses représentants de limiter les intermédiaires et les éventuels détournements, véritables fléaux en Indonésie.
"Jusqu'à présent nous n'avons eu aucune information ni même aucune impression liée à une corruption" concernant l'aide française, a affirmé Gilles Garachon, conseiller de coopération de l'ambassade de France. Les opérations d'aide menées depuis six mois par les Français n'ont pas non plus souffert du conflit séparatiste déchirant la province d'Aceh et aucun incident notable n'a été rapporté selon l'ambassadeur.
Une bonne partie de l'aide publique française n'a pas encore été dépensée:
Paris participe à hauteur de 34 millions d'euros aux 200 millions d'euros offerts par l'Union européenne, une somme pas encore disponible.
La France a aussi proposé des prêts à taux privilégiés d'un montant de 150 millions d'euros.