Cette fusion de deux sociétés d'aménagement dans lesquelles la ville de Paris est majoritaire, est présentée comme technique par les services municipaux, qui y voient le moyen de constituer "un pôle renforcé de compétences". On souligne par ailleurs de sources municipales que la réduction du nombre de sociétés d'économie mixte parisiennes est voulue de longue date, la fusion projetée étant une étape. Cependant, pour plusieurs observateurs des dossiers d'urbanisme, cette fusion est un nouvel épisode du complexe feuilleton du réaménagement des Halles.

Dans son communiqué, la mairie précise que le directeur général de la SEM Centre (ndlr : Serge Federbusch) sera remplacé par celui de la SEMEA 15 (Thierry Wahl), société opérant notamment dans le XVème arrondissement et présidée par Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë. C'est cette dernière, selon plusieurs sources, qui devrait prendre la tête de la future sem, d'où serait évincé Alain Le Garrec, conseiller PS du Ier arrondissement, président de la SEM Centre.

"C'est un règlement de comptes", a affirmé carrément à l'AFP Jean-François Legaret, maire UMP du Ier arrondissement. "Ce sont les lampistes de la SEM-Centre qui payent les pots cassés de la consultation ratée des Halles. Le but est de ne pas reconnaître l'échec". Cette consultation entre quatre projets présélecitonnés visant à donner un nouveau visage aux Halles avait été pilotée tout au long de l'année 2004 par la SEM-Centre.

Le débat avait été passionnel, avec télescopage de points de vue contradictoires (société Unibail gestionnaire du Forum, associations de riverains, élus parisiens s'opposant, y compris au sein du même parti...) Le choix final - un projet dessiné par le Français David Mangin - avait été critiqué, notamment dans les milieux de l'architecture. Le prochain conseil d'administration de la SEM Paris Centre est prévu le 8 décembre. C'est là que devrait être entériné le départ de M. Federbusch.