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Les aéroports régionaux courtisent les 'low cost', moteur de croissance

Publié le 08 juin 2006

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PARIS, 1 juin 2006 (AFP) - Les aéroports régionaux, dont la croissance est de plus en plus tirée par les compagnies à bas coût, misent sur ces clients pour se développer, allant jusqu'à leur proposer des infrastructures et des tarifs spécifiques, au grand dam d'Air France.
L'explosion des +low cost+ est un des enjeux majeurs pour la croissance future des aéroports régionaux, ont fait valoir jeudi les professionnels du secteur lors d'un colloque sur "le nouveau paysage aéroportuaire français". "La croissance du trafic aérien en France est due en grande partie aux +low cost+ dont on peut regretter qu'aucune ne soit française", a estimé cost+ Jacques Sabourin, délégué général de l'Union des aéroports français.

En France, ces compagnies ont transporté l'an dernier 12,8 millions de passagers, soit quatre fois plus qu'en 2001, s'arrogeant 10% de part de marché. La britannique EasyJet et l'irlandaise Ryanair sont aujourd'hui numéro deux et trois dans l'Hexagone, derrière Air France. Les aéroports de province, dont la croissance en nombre de passagers a été supérieure à celle des aéroports parisiens en 2005 (5,9% contre 4,4% selon l'Union des aéroports français), comptent bien continuer à en tirer profit.

A Limoges, "le trafic est passé en quatre ans de 100.000 à 250.000 passagers dont deux tiers d'étrangers, grâce à l'implantation de compagnies à bas coût", a déclaré Jean-Pierre Limousin, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Limoges, qui gère l'aéroport. A Nice, troisième aéroport français derrière Roissy et Orly, "les +low cost+ représentent plus de 30% du trafic sans que nous ayons cost+ subventionné ces compagnies", a renchéri Dominique Estève, président de la CCI de Nice-Côte d'Azur.

Toulon, déstabilisé par les faillites d'AOM puis d'Air Lib, "a été obligé de se tourner vers les +low cost+ pour retrouver la rentabilité", a affirmé pour sa part Bernard Lecat, président de la commission des affaires aéronautiques de l'aéroport.

D'autres plateformes régionales vont plus loin pour attirer les "low cost", notamment en leur proposant des terminaux spécifiques et des tarifs au rabais. Une toute nouvelle aérogare dédiée uniquement aux compagnies à bas coût doit ouvrir en septembre à Marseille. Pas de climatisation, des escaliers pour accéder aux avions au lieu d'une passerelle, tout a été pensé pour que les prestations coûtent le moins cher possible. La redevance passager n'y sera que d'1,3 euro contre 6 euros dans un terminal classique.

Ryanair a décidé d'y créer sa première base en France. L'aéroport compte ainsi faire passer son trafic "low cost" de 400.000 passagers par an à deux millions d'ici fin 2008.

Même scénario à Lyon, où l'aéroport a pour objectif 1,8 million de passagers "low cost" en 2010, contre 200.000 actuellement. L'aéroport réaménage à cet effet un vaste pavillon de 3.700 m2 installé à l'écart, où la redevance passager ne sera que de 1,5 euro. Ryanair et EasyJet ont déjà répondu à l'appel à candidature. La décision doit être prise cet été.

Cette différenciation n'est pas du goût d'Air France-KLM, qui y voit une distorsion de concurrence. Le groupe a réussi à faire annuler fin avril la tarification mise en place en septembre 2004 par l'EuroAirport de Bâle-Mulhouse, qui favorisait easyJet.

Mais la compagnie ne pourra pas grand chose contre Lyon et Marseille, argumentent des professionnels. S'il est interdit de facturer des redevances différentes aux compagnies utilisant les mêmes terminaux, comme l'avait tenté Bâle-Mulhouse, un décret de juillet 2005 permet de proposer des tarifs moins chers dans des terminaux où la prestation est moindre.

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