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La Vienne veut s'irriguer sans s'assécher

Publié le 22 juillet 2004

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POITIERS, 21 juil 2004 (AFP) - La Vienne veut montrer l'exemple en matière de gestion de l'eau face aux risques de sécheresses, avec une police de l'eau veillant au respect par les agriculteurs de quotas d'eau pour l'irrigation qui, selon l'association des irrigants du département, a fait ses preuves. "Nous sommes les seuls en France à avoir une gestion volumétrique de l'eau sur tout le département, et avec un contrôle aussi rigoureux", a affirmé Laurent Fombeur, chargé de mission de la chambre départementale d'agriculture, auprès de l'association des irrigants de la Vienne (Adiv).
Depuis 1999, la Direction départementale de l'agriculture et des forêts de la Vienne (DDAF) fixe des quotas d'eau à chaque irrigant, en fonction du débit des rivières et du niveau des nappes, et les agriculteurs lui envoient chaque semaine les quantités d'eau effectivement utilisées. Au départ, seule une partie du département était concernée, depuis l'an dernier la Vienne l'est dans son ensemble, selon l'Adiv. "Les résultats sont énormes: au début des années 1990, on relevait 250 km de rivières à sec. En 2003, avec des conditions climatiques comparables, on relevait 51 km. C'est encore trop mais c'est beaucoup mieux", a précisé M. Fombeur.

Eviter une "catastrophe écologique"

Autre indicateur, le débit: "en 1989/1990 on comptait 60 à 80 jours par an en dessous du seuil des 1,7 mètre cube par seconde. L'an dernier on a relevé 13 jours en dessous de ce seuil", a poursuivi le chargé de mission. L'enjeu est de taille, explique M. Fombeur, puisque les débits de 89/90 avaient entraîné une véritable "catastrophe écologique". Lorsque le débit est plus bas, les déchets rejetés dans les rivières se diluent plus difficilement au détriment de la faune et de la flore.

Un succès attribué en partie à la police de l'eau qui vérifie que les quantités d'eau déclarées par les agriculteurs sont conformes aux quantités effectivement utilisées. Le contrevenant peut voir diminuer le volume d'eau accordé l'année suivante ou devoir payer une amende, selon l'Adiv. Treize infractions ont été relevées l'an dernier sur 1.200 points de prélèvements, a précisé Séverine Cathala, directrice du service environnement et forêt de la DDAF.

Le département compte 40.000 hectares de terres à irriguer. La police est constituée d'agents de la DDAF et du conseil supérieur de la pêche, une institution ministérielle et de gendarmes. Pour aller plus loin, la Vienne, où 1,5 million d'euros a déjà été investi dans la gestion de l'eau, entend en outre mettre en place en 2005 un système de réserve, consistant à stocker l'eau l'hiver pour moins pomper l'été, selon M. Fombeur. "Si on stocke 5 millions de m3 l'hiver, on ne devrait plus tomber en dessous du seuil des 1,7 m3 par seconde l'été", pense M. Fombeur.


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