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Gaymard: face à la polémique, le gouvernement veut jouer la transparence

Publié le 21 février 2005

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PARIS, 17 fév 2005 (AFP) - Face à l'ampleur de la polémique autour de l'appartement d'Hervé Gaymard, le gouvernement veut jouer la transparence pour le logement des ministres, conscient du caractère politiquement très sensible de cette affaire dans l'opinion publique.
A peine le Canard Enchaîné a-t-il révélé mercredi que le ministre de l'Economie logeait avec sa femme et ses huit enfants aux frais de l'Etat pour 14.000 euros par mois, dans un duplex de 600 m2 d'un quartier huppé de Paris, que M. Gaymard annonçait le soir même qu'il déménageait et que le Premier ministre édictait de nouvelles règles à ses ministres.

Désormais, a fait savoir Jean-Pierre Raffarin, la prise en charge par l'Etat des appartements des ministres ne logeant pas au sein de leur ministère se limitera à 80 m2, plus 20 m2 par enfant à charge. Il a donné deux mois à son équipe pour se conformer à cette règle, chaque ministre concerné devant déménager ou payer lui-même "les surfaces excédentaires". Dans l'exemple précis des Gaymard, l'Etat ne prendra désormais à sa charge qu'un logement d'au plus 240 m2.

"C'est une décision de transparence. Les règles sont pleinement clarifiées pour les ministres", a fait valoir jeudi sur Europe 1 le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé.

Lui-même concerné par cette nouvelle donne, M. Copé a fait savoir, comme son collègue Frédéric de Saint-Sernin (Aménagement du territoire), qu'il réglerait une partie de la location de son appartement pour se mettre en conformité, "mètre carré par mètre carré".

Laurent Hénart, secrétaire d'Etat à l'Insertion professionnelle des jeunes, a quant à lui décidé de déménager dans un appartement correspondant aux nouveaux critères.

Ayant probablement à l'esprit le tourbillon dans lequel avait été entraîné en 1995 Alain Juppé pour la location, inférieure au prix du marché, de son appartement du domaine privé de la Ville de Paris, M. Raffarin a voulu faire vite, d'autant que la gauche -mais aussi certains élus UMP- a aussitôt dénoncé un "scandale". Certains socialistes ont même appelé à la démission du patron de Bercy.

A droite, la plupart des responsables sont restés silencieux. L'ancienne ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot a volé au secours de M. Gaymard en dénonçant "la campagne de presse ignoble" menée contre lui. "Un ministre est contraint d'avoir un appartement d'un certain standing, cela n'a rien de choquant", a-t-elle lancé.

Le ministre de l'Economie a fait son mea culpa: il a reconnu jeudi sur RTL qu'il aurait "dû être plus vigilant" sur les conditions de location de l'appartement choisi. "C'est vrai que je ne me suis pas personnellement occupé de ce dossier et je considère que ça a été une erreur de ma part", a-t-il dit.

M. Gaymard a fait valoir qu'il n'avait pas eu le temps de chercher lui-même un appartement car il travaille "120 heures par semaine". Le quotidien Libération a affirmé jeudi que le directeur de cabinet du Premier ministre, Michel Boyon, avait lui-même donné son feu vert à l'appartement des Gaymard. Mais Matignon s'est refusé à commenter cette information, se contentant de rappeler que "c'est le Secrétariat général du gouvernement qui donne les autorisations".

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