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De bonnes routes, clés pour le développement du sud Soudan de

Publié le 21 janvier 2005

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RUMBEK (Soudan), 19 jan (AFP) - La construction d'un bon réseau routier
constituera un élément crucial pour le développement du sud Soudan, alors
que
très peu de routes carrossables existent actuellement dans une région qui
sort
de 22 ans de guerre civile.
Le sud Soudan n'a tout simplement pas de routes goudronnées, et le peu de routes existantes sont dans un état déplorable. Elles sont utilisables uniquement pendant la saison sèche, ce qui entrave le déplacement des populations et des marchandises et hypothèque le développement.

"Très peu de gens sont prêts à utiliser ces routes pour le transport", affirme Constance Lewanika, chef du bureau du Programme alimentaire mondial (Pam) à Rumbek, capitale provisoire du sud Soudan.

Cette situation empêche l'agence de livrer l'aide aux personnes dans le besoin et provoque une forte augmentation des prix pour le peu de marchandises disponibles.

Le Pam a lancé un projet de construction de routes dans la région. Elles seront utilisées "en premier lieu par nous", mais aussi pour les besoins du développement du sud, souligne Mme Lewanika.

La réparation et la construction de routes réduira le coût du transport, stimulera les échanges et la production alimentaire et augmentera les taux d'autosuffisance et de croissance de l'économie, estiment les responsables du Pam.

Quelque 80% de l'aide alimentaire au sud Soudan, dans les monts Nouba et l'Etat du Nil Bleu, est transportée par avion à partir de Lokichoggio, à la frontière du Kenya.

La livraison de 18 tonnes d'aide par avion-cargo C-130 coûte environ 20.000 dollars, explique Tarcisius K. Nitta, attaché de presse du PAM. Le transport de produits alimentaires par convois terrestres du Kenya via l'Ouganda coûte moins cher, mais couvrir les 600 km de Kaya, à la frontière ougandaise, aux entrepôts de Rumbek prenait encore récemment pas moins d'un mois. Parfois, les camions s'enlisaient, ce qui obligeait à les décharger pour les dégager.

Le Pam a commencé la réparation des tronçons les plus abîmés sur la route Kaya-Rumbek, utilisant des fonds d'urgence. Quatre cents kilomètres ont déjà été remis en état, et l'organisation a lancé un appel de fonds pour la réparation de la totalité de la voie.

La phase initiale du projet coûtera 20 millions de dollars, mais il faudrait environ 90 M USD pour terminer les phases suivantes, comprenant la construction de routes reliant le sud Soudan à des pays voisins comme le Kenya, selon le Pam.

Le travail comprend le déminage et l'élargissement des routes pour les faire passer de six à 12 mètres de large. "Ils sont en train d'en faire de vraies routes", déclare Robert Bass, chef de chantier de Civicon, une entreprise kényane sous contrat avec le Pam, alors que ses engins s'affairent à niveler le terrain.

M. Bass et ses équipes travaillent dix heures par jour pour respecter les délais. "Nous voulons leur montrer que nous pouvons le faire", dit-il.

Les résultats sont là: le coût du transport est en baisse et les camions effectuent désormais le trajet jusqu'à la frontière ougandaise en trois à cinq jours. "Il y aura plus de trafic et plus d'échanges", prédit M. Bass. Les prix de produits de base comme sucre, le maïs, le savon, le sel et le carburant sont en baisse de 20%, estime William, commerçant à Rumbek.

Le projet est aussi créateur d'emplois pour un certain nombre de Soudanais, comme Salah, chauffeur de camion pour Civicon, qui gagne 375 dollars par mois et espère pouvoir utiliser cet argent pour envoyer ses enfants à l'école. Les routes serviront enfin au retour des réfugiés, selon le Pam.

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