Tempête : premières mesures pour la filière bois
Dans ce contexte d'urgence pour une filière qui a du poids dans la région, Michel Barnier a déjà promis une aide d'urgence de 5 millions d'euros et réfléchit à un système d'indemnisation des professionnels de la forêt, qui ne peuvent pas bénéficier du dispositif de calamités agricoles. La deuxième urgence consistera à stocker le bois tombé à terre en attendant de le commercialiser. Car le marché du bois est atone, la faute à un marché de la construction en berne. Le problème est notamment que les Espagnols, qui avaient écoulé une grosse partie des bois tombés à l'époque, n'ont plus ce besoin aujourd'hui, car le bâtiment est en crise profonde en Espagne.
Autre piste étudié par le ministère, la valorisation énergétique. M. Barnier souhaite qu'un « plan de valorisation de la biomasse, en particulier à vocation énergétique soit mis en oeuvre conformément aux conclusions des Assises de la Forêt conduites sous son égide en 2008 ». Mais il est actuellement trop peu développé pour absorber ces énormes quantités de bois. Le ministre a aussi indiqué que le Fonds de solidarité européen allait pouvoir être utilisé. Créé en 2002 et doté de 1 milliard d'euros par an, il permet d'aider à la reconstruction de régions touchées par des catastrophes naturelles.
Les forestiers se sont dit déçus par l'absence de mesures concrètes, à l'issue de la réunion à Paris avec le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, mais un nouveau rendez-vous a été pris dans huit jours. « Le moral des propriétaires est au plus bas. On espère des mesures concrètes d'ici à huit jours, mais pas plus tard. C'est la deuxième fois que nous sommes sinistrés. Sans mesure indemnitaire, il n'y aura plus de sylviculture »,déclarait le président de la Fédération nationale des syndicats de forestiers privés, Henri Plauche-Gillon.
Bruno Poulard (sources : Ministère Agriculture, Libération et Les Echos)