Strasbourg : 5 000 logements chauffés grâce aux eaux usées dès 2015
Il s'agit d'une première en France. La station d'épuration de Strasbourg–La Wantzenau, 4ème station d'épuration de France avec une capacité de traitement d'un million « équivalent habitants » accueille le projet pilote Biovalsan, lancé en juin 2012.
Les porteurs du projet – la Communauté Urbaine de Strasbourg et son groupement de partenaires constitué de Réseau GDS, Lyonnaise des Eaux et Degrémont Services – prévoit d'injecter dès le premier semestre 2015 dans le réseau de gaz naturel 1,6 million de m3 par an de biométhane produit à partir des eaux usées de la station d'épuration.
Concrètement, le biogaz issu de la fermentation des boues de station d'épuration est transformé en biométhane, via un procédé de purification par filtration membranaire mis au point par la société allemande Eisenmann, pour être ensuite réinjecté dans le réseau. La première pierre de l'unité d'injection vient d'ailleurs d'être posée ce mardi 2 septembre.
1,6 million de m3 par an
Deux laboratoires, Eurofins Expertises Environnementales et SGS Multilab, ont été associés au projet afin de prendre en charge les caractérisations microbiologique et physico-chimique du biométhane et la définition des protocoles de prélèvement et d’analyse. Parallèlement à ces démarches et via un important travail de mise en réseau, l’équipe du projet propose également une méthodologie d’évaluation des risques sanitaires.
Grâce à ce projet, la ressource énergétique sera ainsi consommée localement, dans une logique de circuit court et neutre en carbone, dans plus de 90 communes autour de Strasbourg à travers les 1800 kilomètres de réseau, géré par l'opérateur Réseau GDS. Cela « permettra à terme l'alimentation en biométhane de l'équivalent de 5 000 logements respectant les normes BBC ou de 1500 véhicules bio-GNV ».
Réduction des émissions de CO2
Actuellement, du gaz est déjà produit au sein de la station d’épuration de Strasbourg -La Wantzenau et est valorisé intégralement sur site par le biais d'une cogénération chaleur + électricité.
Si la valorisation interne du biogaz a permis d'améliorer sensiblement l'empreinte environnementale de la station d'épuration, l'injection de biométhane directement dans le réseau ouvre des perspectives meilleures encore en termes d'efficacité énergétique et d'intérêt environnemental.
Selon les porteurs du projet, « cela permettrait de réduire de 6000 tonnes/ an les émissions de CO2 de la station d'épuration ».
Pour rappel, le projet Biovalsan a bénéficié d'un appui financier de la Commission européenne à hauteur de 2 millions d'euros.
C.T
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