Stockage des déchets nucléaires : un plan de développement du territoire signé à Bure (55)
Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat à la Transition Ecologique et Solidaire, a signé ce vendredi 4 octobre le projet de développement du territoire (PDT) qui sera mis en place à Bure (55). Ce dernier permettra d’accompagner au développement économique de la commune qui accueillera Cigéo, le futur centre de stockage des déchets nucléaires à partir de 2035. Le projet, estimé à 25 milliards d’euros, enfouira, à 500 m sous terre, 85 000 m3 des déchets les plus radioactifs produits en France.
Développer les services de proximité et les transports
Le plan de développement du territoire (PDT), doté d’une enveloppe de 500 millions d’euros sur 5 ans, s’articulera en quatre axes. Les deux premiers axes concerneront la proximité et la mobilité. Ils viseront à développer la formation professionnelle, les services de santé, à améliorer les dessertes routières et ferroviaires et à installer la fibre optique. Les deux autres axes seront davantage « prospectifs », avec la consolidation des filières métallurgiques, agricole et l’ingénierie civile.
« On en profite pour réfléchir à comment on projette ce territoire pour les 10, 15, 20 années qui viennent. Quels types d'activités, d'emplois, de formation, d'attractivité » mettre en place », a souligné la Secrétaire d’Etat à la Transition Ecologique et Solidaire.
La construction du centre de stockage des déchets radioactifs créera jusqu’à 3000 emplois directs, et son exploitation nécessitera 500 emplois, a notamment rappelé Alexandre Rochatte, préfet de la Meuse.
Le collectif Bure55 fait part de ses inquiétudes
Mais le projet est vivement contesté devant la justice et par des militants qui dénoncent sa « dangerosité ».
« Ce projet de développement du territoire est au service unique de l'annexion nucléaire de tout un bassin de vie », s’est exaspéré Bure55, un collectif d'associations opposées à Cigéo, dans un communiqué.
Le collectif regrette que ne soit pas abordée « l'incohérence politique du futur chantier des infrastructures lourdes de Cigéo alors même que la demande d'autorisation de construction n'a pas été déposée ». Il pointe également les « inconnues technologiques majeures que l'Andra n'arrive pas à résoudre », « l'impossible anticipation du financement du projet dans sa globalité » et les « risques insensés caractérisant Cigéo », à savoir « incendie, explosion, rejets contaminants dans l'air et l'eau potable ».
Le projet Cigéo devrait entrer dans une phase administrative concrète dès la fin de l’année, avec le dépôt d’une demande de déclaration d’utilité publique, qui sera accompagnée par la création d’une opération d’intérêt national.
C.L. (avec AFP)
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