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Selon l’Insee, il ne fait pas bon vivre à Mayotte

Publié le 30 juin 2017

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Les résultats d’une enquête réalisée par l’Insee entre 2013 et 2014 à Mayotte témoignent de conditions d’habitat jugées « très précaires ». Dévoilé par Jamel Mekkaoui, responsable de l’antenne du département, le bilan tire la sonnette d’alarme sur les conditions de logement dans le département, à des années-lumière des standards de la métropole et des autres départements d’Outre-Mer. Tour d'horizon des principaux indicateurs.
Selon l’Insee, il ne fait pas bon vivre à Mayotte - Batiweb
A Mayotte, un logement sur trois est en tôle. C’est la dramatique situation du département qui est passée au crible par l’étude de l’Insee, publiée jeudi, et qui pointe du doigt les conditions d’habitat de la population locale. Une situation qui excède Jamel Mekkaoui, responsable de l’antenne du département.

« Les conditions de vie sont très précaires, en tout cas très loin des standards métropolitains ou des autres départements des Outre-mer. 37% de logements sont en tôle, soit 1 logement sur 3 », affirme-t-il.

L’enquête, réalisée d'octobre 2013 à mars 2014 sur l'état du logement dans le 101e département français dans l'Océan indien, interrogeait plus de 2 000 ménages sur l'ensemble du territoire.

Pour Jamel Mekkaoui, si l'accès à l'eau a beaucoup progressé dans les logements, il n'est pas généralisé. Ainsi, « encore 28% des ménages n'ont pas l'eau à l'intérieur des maisons et de manière générale, le confort sanitaire de base (toilettes, douches à l'intérieur) demeure minoritaire sur le territoire », d'après lui.

Le responsable de l'Insee locale justifie ces conditions précaires par la situation de Mayotte, où 84% de la population vit sous le seuil de pauvreté métropolitain et où la richesse par habitant est 4 fois inférieure à celle de la métropole.

Inégalité de classe

D'après Jamel Mekkaoui, les natifs de Mayotte résident principalement dans des maisons en dur sans toilettes et douches à l'intérieur. Ils sont mieux lotis toutefois que ceux de l'étranger, en particulier originaires des Comores, qui se partagent majoritairement des logements en tôle ou en dur sans les toilettes et les douches. Les natifs de la métropole sont les seuls bénéficiant de logements pourvus de tous les équipements élémentaires.

Malgré tout, seulement« un peu moins d'un ménage sur trois se déclare insatisfait de son logement à Mayotte ». Ce qui n'empêche pas « quatre ménages sur 10 d'envisager de changer de logement ». Ceux qui résident dans des logements en tôle sont 6 sur 10 à vouloir déménager.

Les logements sociaux, qui pourraient régler (en partie) la situation, sont encore trop peu nombreux : à peine 200 en 2017 ! Pourtant, la demande est forte à Mayotte, et ils y seraient très bien acceptés.

« L’avenir nous dira quelle est la capacité du territoire pour construire des logements sociaux nécessaires pour permettre aux habitants d'y habiter », conclut le responsable de l'antenne de l'Insee à Mayotte.

F.T (avec AFP)
Photo de Une : ©Emmanuel Tusevo

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