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Quartiers prioritaires de la politique de la ville : un rapport jette un pavé dans la mare

Publié le 21 septembre 2018

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L'Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) a publié jeudi 20 septembre son rapport annuel 2017, dans lequel il présente le bilan de ses « travaux évaluatifs » relatifs aux quartiers prioritaires. De la cohésion sociale au cadre de vie, en passant notamment par l'emploi, ce sont cinq thématiques qui ont été finement analysées par l'organisme, qui fait état d'un triste constat : dans ces territoires défavorisés, les ménages aisés s'en sortent, et les plus pauvres restent.
Quartiers prioritaires de la politique de la ville : un rapport jette un pavé dans la mare - Batiweb
« Thème essentiel » à la compréhension des quartiers de la politique de la ville, la mobilité résidentielle des habitants vivant dans ces territoires se retrouve au cœur du dernier rapport annuel de l'ONPV (Observatoire national de la politique de la ville), rendu public le 20 septembre.

Sept analyses statistiques détaillées ont été passées au crible par l'organisme afin de mieux comprendre le parcours et les habitudes de vie des ménages concernés, pour qui les quartiers prioritaires s'apparenteraient davantage à un « ''sas'' ». En effet, « certains habitants partent lorsque leurs situations s'améliorent, tandis que d'autres préfèrent y rester. »

Une spirale infernale dont il est difficile de s'extirper

Dans les faits, l'ONPV indique que 10 à 12% des résidents des quartiers prioritaires déménagent chaque année, avec six ménages sur dix qui quittent ces territoires. S'effectue alors un triste roulement : « les ménages qui partent des quartiers prioritaires ont un niveau de vie supérieur à ceux qui y restent », décrit le rapport, qui ajoute qu'ils sont rapidement remplacés. « Dans une majorité de quartiers prioritaires, les ménages qui arrivent sont plus pauvres que ceux qui y vivent déjà. »

Si peu y parviennent, nombreux sont les résidents qui « déclarent vouloir déménager ». C'est le cas de 44% des ménages habitant en Zone urbaine sensible (Zus), qui pointent en majorité la petite taille de leur logement. Le deuxième motif, cité par 22% des répondants, est le sentiment d'insécurité, notamment dû aux « dangers de la circulation routière ».

« De façon générale, lorsqu'ils déménagent, les habitants des quartiers prioritaires parcourent une distance plus faible que celle des autres habitants de leurs agglomérations (2,2 km contre 4,0 km) », ajoute l'ONPV. « Ce phénomène peut s'expliquer par la localisation du parc social qui, situé souvent dans ou à proximité des quartiers, reste une destination fréquente des mobiles issus de ces quartiers. »

Déménager pour vivre en logement social semble cependant être une situation peu enviable. Le rapport révèle en effet que la location d'un tel bien « diminue la mobilité, en quartier prioritaire comme ailleurs ». De fait, 63,7% des habitants des quartiers prioritaires qui déménagent demeurent dans le parc social.

Autant de données qui ont été remises au ministère de la Cohésion des territoires dans le cadre de travaux visant à préparer la nouvelle feuille de route de la politique de la ville, pour laquelle l'ONPV préconisait des initiatives « en faveur des habitants des quartiers ». Il faudra néanmoins attendre la présentation officielle du cap gouvernemental ce lundi 24 pour confirmer que l'organisme a bien été écouté.

F.C
Photo de Une : ©Fotolia

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