Plateau du Larzac : le bail prolongé jusqu'en 2083
José Bové et deux autres gérants de la Société civile des terres du Larzac (SCTL) signataires de l'avenant avec Stéphane Le Foll ont souligné que la prolongation du bail à 99 ans était "l'acte final de la lutte contre l'extension du camp, mais aussi la preuve qu'on a été capable de créer quelque chose de neuf".
A sa création, la SCTL était "un laboratoire foncier, une organisation, où l'exploitant n'est pas obligé d'acheter la terre et peut donc investir dans l'outil de travail, avec la sécurité d'obtenir des baux de longue durée jusqu'à sa retraite", a souligné l'ancien leader paysan devenu député européen EELV (Europe Ecologie-Les Verts).
Ces terres prévues pour l'extension du camp militaire en 1971 s'était retrouvées au coeur de dix ans de combat, mené d'abord par une centaine d'agriculteurs, rejoints ensuite par des dizaines de milliers de jeunes militants qui y ont vu un symbole de la lutte contre le militarisme et le capitalisme.
Avec l'abandon du projet militaire en 1981, après l'élection à la présidence de François Mitterrand, elles avaient retrouvé leur vocation agricole. L'Etat avait accordé en 1985 un bail emphytéotique de 60 ans à la SCTL.
Un exemple pour Notre-Dames-des-Landes ?
Ce type de bail accorde tous les droits et devoirs d'un propriétaire au détenteur sauf celui de vendre le sol, avec l'obligation d'améliorer le bien en question.
Le ministre, qui devait rencontrer dans l'après-midi la FNSEA, rivale de la confédération paysanne issue des combattants du Larzac, a pris garde de ne froisser aucune susceptibilité. "Je n'ai jamais opposé les agricultures (...) cette diversité fait notre richesse" a-t-il déclaré. "On aura besoin de valoriser tous les espaces , de combiner la performance économique et écologique", a-t-il souligné.
Il a rendu hommage à la "réussite de l'équilibre réalisé au Larzac", mais a refusé de comparer ou commenter l'appel de nombreux militants du Larzac jeudi "à reproduire l'expérience à Notre-Dames-des-Landes". Beaucoup se retrouvent aux cotés des opposants à la création d'un grand aéroport sur les terres expropriées près de Nantes.
AFP