Pendant la crise, le bétonnage continue
En comparaison, les sols artificialisés ne représentent que 5,1 millions d'ha, ou 9,3% du territoire. Et les espaces naturels (bois, landes, friches, sols nus et zones humides) environ 40% (22,8 millions ha).
L'équivalent d'un département disparaît tous les sept ans
L'artificialisation des sols a connu un pic entre 2006 et 2008 (+1,8% par an) et tend depuis à se stabiliser (+1,1%) : la crise de 2009 est passée par là occasionnant un ralentissement des grands chantiers d'habitat ou d'infrastructures, poursuit Agreste.
Depuis cette date également, le ministère note qu'il a enregistré moins de départs en retraite d'agriculteurs, après un pic observé entre 2007 et 2009. Enfin, « les politiques locales ont pu s'attacher à conserver davantage les espaces agricoles, naturels et forestiers à la suite du Grenelle de l'Environnement et des lois qui en ont découlé », selon lui.
Le rythme de disparition affolant des terres agricoles avait alors été souligné, évoquant l'équivalent d'un département tous les sept ans. D'autant que les terres artificialisées sont le plus souvent imperméabilisées, ce qui pose de graves problèmes de ruissellement et d'évacuation des eaux : aux deux-tiers, les champs ont cédé la place aux routes, parkings, aires de stockage, le dernier tiers correspondant aux jardins, terrains de sports, chemins...
Des maisons avec pelouse plutôt que les immeubles collectifs
Car la première cause d'artificialisation des terrains est la poussée de l'habitat individuel, avec ses jardins et annexes (46% des 491 000 ha artificialisées sur la période). Et le choix des ménages qui préfèrent les maisons avec pelouse aux immeubles collectifs, quitte à habiter loin des villes. Pour cette raison, les réseaux routiers nécessaires à leur desserte constituent le deuxième usage du sol artificialisé (16% entre 2006 et 2014).
C'est dans le sud-est -Bouches-du-Rhône (+4,4%), Var et Vaucluse- que l'on a le plus bétonné, avec l'Ain et la Haute-Savoie (situés dans l'aire d'influence de Genève), et dans l'Ouest avec l'étalement de Nantes, Rennes et Bordeaux. Faute de place sans doute, malgré la croissance démographique, la petite couronne parisienne n'a guère changé.
(Avec AFP)