Municipales : Benjamin Griveaux souhaite « un moratoire sur les travaux » à Paris
En juillet dernier, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a adressé un courrier à Anne Hidalgo, Maire PS de Paris, lui demandant de « confirmer la fin la plus rapide possible des chantiers », en hausse dans la capitale.
Au 1er juillet, 7 396 chantiers étaient en cours à Paris, des travaux qui impactent, selon Valérie Pécresse, les temps de parcours et causent de mauvaises conditions de transports pour les voyageurs.
Un argument repris par Benjamin Griveaux, candidat LREM à la mairie de Paris, qui souhaite, s’il est élu « suspendre tous les travaux jusqu’à fin 2020 ».
Interrogé par nos confrères du Parisien, il estime que les habitants « en ont assez ». « Je fais donc une proposition simple : si je suis élu maire de Paris, j’imposerai un moratoire sur les travaux (…). Il n’y aura plus aucun nouveau chantier, hors chantiers de sécurité ».
Il souhaite mettre « cette période à profit pour réunir les opérateurs de la ville, les concessionnaires, les associations de riverains, de commerçants et d’habitants qui sont excédés afin de travailler plus intelligemment. Six mois de calme, les Parisiens l’auront bien mérité ».
Rappelons que la mairie de Paris s’était défendue durant l’été en déclarant : « Nos chantiers sont très impactant mais largement minoritaires. Dans 90% des cas, les travaux ce n’est pas nous ». Mais si une minorité de travaux sont le fait de la ville de Paris, Benjamin Griveaux insiste : « 100% des travaux ont été autorisés par la maire de Paris ! ».
S’il semble convaincu par sa proposition, le candidat oublie que l’arrêt des travaux impacterait l’activité des entreprises engagées sur les chantiers. Ainsi, alors que le bâtiment devrait enregistrer cette année une légère progression de + 1,3% (chiffres Fédération Française du Bâtiment) et que les travaux publics profitent d’une conjoncture favorable, l’annonce inquiète.
Sur Twitter, Bruno Cavagné, président de la FNTP, souligne d’ailleurs : « A Paris comme ailleurs derrière chaque chantier il y a des entreprises et des collaborateurs. Les travaux publics répondent à des besoins et souvent à des urgences. Suspendre les chantiers reviendrait à ne plus y répondre. Voyons-nous ».
R.C (avec AFP)
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