Les projets de LGV en cours sont un gouffre financier selon les opposants
Les lignes du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) coûtent 56% plus cher que la LGV Méditerranée, pour un trafic moindre, selon les opposants, qui se basent sur les Lois d'orientation des transports et infrastructures (LOTI) et les données de Réseaux Ferrés de France (RFF). « La ligne Bordeaux-Espagne coûterait 32 millions d'euros au kilomètre, un record, avec un nombre de passagers au kilomètre de 26 428, soit le plus bas jamais atteint » précise les opposants.
Le lancement des lignes du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), qui comprend les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, a été confirmé par le gouvernement à l'automne dernier. La préfecture d'Aquitaine avait annoncé l'ouverture des enquêtes publiques pour juin 2014. L'accord franco-italien validant la ligne Lyon-Turin, lancée en 2001 mais qui a pris du retard, a lui été approuvé par le Parlement français en novembre.
La ligne Bordeaux-Toulouse mettra la quatrième ville de France à 3h10 de Paris en 2024, et la ligne Bordeaux-Dax mettra Bayonne à 3h25 de Paris, pour 2027. Le rapport de la commission Mobilité 21, remis en juin dernier, avait considéré que seule la ligne Bordeaux-Toulouse devait être réalisée compte-tenu des contraintes budgétaires, et invité à développer le train de proximité.
Un grand élu se voit déshonoré s'il n'a pas son TGV
Les opposants dénoncent un « travail de couloirs auprès de Frédéric Cuvillier pour continuer des études sur des projets dont le budget n'est pas assuré », de la part des soutiens des LGV et du BTP. Selon eux, seuls les élus régionaux et les députés soutiennent les LGV. Par ailleurs, l'augmentation du fret, qui est un des objectifs de la ligne Lyon-Turin, ne convainc pas Daniel Ibanez, de la Coordination des opposants au Lyon-Turin. Il estime que le ministre des Transports ne s'oriente pas vers cette politique en favorisant le transport routier dans le tunnel de Fréjus.
Ces organisations d'opposants prônent une modernisation des lignes existantes, consistant à redresser tous les passages à niveau et redresser les courbes. « Nous sommes pour des trains à 160-200 kilomètres heure, sur les voies existantes réaménagées. Nous sommes pour les trains du quotidien, car il faut savoir que seulement 8% des usagers du train utilisent les TGV, alors qu'ils représentent le plus de financements », estime Victor Pachon, du CADE.
Selon lui, le trajet Bordeaux-Bayonne en TGV ne prend pas en compte les arrêts intermédiaires, et l'écart entre la LGV et une ligne modernisée se réduirait à 2 minutes si les deux trains s'arrêtaient aux mêmes gares.
B.P (avec AFP)
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