Les inégalités hommes-femmes encore trop présentes dans le BTP
Discrimination à l’embauche (4,07% moins de chances en moyenne d’accéder à un entretien post-candidature que les hommes*), sous-représentation dans les effectifs (seulement 11,7% de femmes**), difficultés d’accès aux postes à responsabilité (17,4% de femmes parmi les cadres**), commentaires déplacés (une femme sur cinq victime de harcèlement sexuel au travail***)… Le BTP, réputé machiste, a bien du mal à changer son image !
Dans ce contexte particulier, Laurence Rossignol, ministre de la Famille, de l’enfance et des droits des femmes, a profité de la 4e semaine de l’Égalité professionnelle pour lancer un nouveau plan ministériel. Grâce à cette démarche globale, elle espère donner un nouvel élan au plan mixité 2014, qui vise à augmenter de 12 à 33% les métiers mixtes dans plusieurs secteurs - dont le BTP - d’ici à 2025.
Mener des actions utiles en un temps record
« Ce n’est pas une campagne de communication, ce n’est pas un nouveau plan gouvernemental constitué de projets et de mesures. Non, c’est un appel à initiatives qui met les citoyennes et les citoyens au cœur de l’action », s’exprimait la ministre au lancement de ce nouveau plan d’actions, dont le message est plutôt explicite : « Sexisme, pas notre genre ! ».Plusieurs initiatives seront ainsi menées jusqu’à la prochaine journée internationale des femmes, le 8 mars 2017. Le mouvement est d’ailleurs déjà en marche, avec la création d’un nouveau label, « Sexisme, pas notre genre ! ». Remis par des associations soutenant le plan d’actions (Femmes solidaires, Mouvement H/F, Cercle InterElles, etc.), il vise à récompenser toute initiative permettant de faire reculer le sexisme.
Prise de parole…et prise de conscience ?
Laurence Rossignol compte également sur le soutien et la force des réseaux sociaux pour promouvoir au maximum sa campagne de mobilisation. Cette dernière pourra notamment être relayée sur Twitter, grâce au #SexismePasNotreGenre.Chacun(e) pourra également accéder librement à la plateforme dédiée, www.sexismepasnotregenre.gouv.fr, afin d’y partager son témoignage. L’objectif n’étant pas, pour la ministre, de contribuer à la victimisation des femmes, mais de montrer qu’il est possible de lutter contre ce phénomène. « Par leur travail, leurs projets, leurs créations, [les femmes] font preuve que le sexisme n’est pas une fatalité, et contribuent utilement, concrètement, à la bataille de l’émancipation », explique Laurence Rossignol.
Reste à savoir si ces initiatives seront suffisantes pour lutter contre le sexisme, ou si, comme l’estimait le Forum économique mondial en 2015, les inégalités entre les hommes et les femmes ne disparaitront pas avant plus d’un siècle.
*TEPP (Travail, emploi et politiques publiques), Discrimination à l’embauche à l’encontre des femmes dans le secteur du bâtiment : les résultats d’un testing en Île-de-France, mars 2016.
**Fédération française du bâtiment, mars 2016.
***Enquête IFOP pour le Défenseur des droits, mars 2014.
F.C
Photo de Une : ©Fotolia