Les gabions au secours de la biodiversité d'un parc francilien
Pour respecter les surfaces d’infiltration, en cas de crue centennale, et pour préserver le talus classé en Zone Naturelle Protégée (ZNP) dans lequel niche l’Hypolaïs Polyglotte (Hyppolais Polyglotta), petit passereau dont l'espèce est protégée, la pièce d’eau existante a été rendue plus profonde et un fossé de compensation a été creusé.
Fortement impactée par le fait qu'elle se trouve dans une zone inondable, cette extension a nécessité l'aménagement d'un bassin de rétention et le creusement d’un fossé de compensation d’une capacité de stockage de 3600 m³ destiné à recevoir les eaux en cas de crues centennales.
Les bords de ce fossé linéaire ont été renforcés par un mur de soutènement en gabions double torsion Maccaferri sur 250 m de long et d'une hauteur de4,50 m (soit un volume de 1900 m3), équipé d'un garde corps et d'une passerelle métallique.
Un rappel des murs en pierre sèche
Les murs en gabions Maccaferri apportaient donc la réponse aux exigences de la Commission européenne sur la question de la protection des oiseaux en assurant le maintien des rives et des végétaux dans lesquels nichent l'Hypolaïs Polyglotte, mais aussi le BlongiosNain et le Martin Pêcheur d’Europe.
Motivé non seulement par les questions techniques, le choix de murs de soutènement en gabions a été conditionné par une forte volonté paysagère et esthétique, les pierres de remplissage proviennent du bassin de Saint Maximin (60) connu pour fournir depuis des siècles les pierres des monuments historiques.
Toutes les pierres ont été soigneusement appareillées pour constituer un ensemble harmonieux, proche des anciens murs en pierres sèches. Le savoir-faire et les conseils de Maccaferri dès la conception ont permis une maîtrise très fine de la solution.
Ambiances humides de bords de Seine
Pour le Conseil Général en charge de la conception et de la réalisation de ces travaux, le choix des gabions double torsion Maccaferri est une réussite tant sur plan de l'insertion paysagère et environnementale que sur le plan technique.
Les Chanteraines ont été aménagées sur les anciennes sablières de la boucle Nord des Hauts-de-Seine entre 1978 et 1991. Ce Parc n'a cessé de s'agrandir depuis sa création pour couvrir aujourd'hui une superficie de 75 hectares sur les communes de Villeneuve-la-Garenne et Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine.
Cette dernière extension appelée "secteur La Garenne" se trouve sur le site des anciennes usines de Gaz de France et en zone inondable à proximité des Hautes-Bornes. Sur la partie du bassin, se trouvaient 4 gazoducs. L’aménagement comporte des plantations naturelles favorables à la biodiversité et rappellent les ambiances humides de bords de Seine.
Le Conseil général s’est engagé dans une démarche d’écocertification pour 14 de ses parcs, dont le parc des Chanteraines. Ces parcs départementaux sont labellisés Eve par le comité de labellisation « Espaces Verts Ecologiques». Cette labellisation récompense une démarche environnementale mise en place progressivement dans les parcs départementaux des Hauts-de-Seine depuis plus d'une dizaine d’années. Cette gestion différenciée a été rigoureusement évaluée par l’organisme international de contrôle et de certification ÉCOCERT. Des moutons qui tondent la pelouse, un cheval de trait pour remplacer les tracteurs, des bassins filtrants pour dépolluer l’eau… dans les Hauts-de-Seine, ces images sont devenues la norme dans plusieurs parcs. La certification écologique Eve vient ainsi récompenser l’investissement du Département dans une gestion durable de ses bois et parcs. Zéro pesticides, recyclage des déchets végétaux, développement des ruches sont quelques unes des actions menées par le Conseil général. Avec un objectif à la clé : protéger la biodiversité. |
L.P